Vingt ans de répit

Après 2010, la production de brut devrait progressivement baisser. À moins que la prospection n’ouvre de nouvelles perspectives.

Publié le 10 août 2007 Lecture : 3 minutes.

Que serait le Congo sans le pétrole ? L’or noir, qui assure 66 % des recettes de l’État, plus de 60 % du produit intérieur brut (PIB) et près de 90 % des recettes d’exportation, est encore une ressource prépondérante pour le pays. Son impact sur l’économie et les finances est d’autant plus important qu’à la hausse de la production observée depuis 2005 s’ajoute le niveau élevé des cours mondiaux. Mais pour combien de temps encore ? Selon les experts, le pays disposerait de vingt années de réserves. Après un pic prévu en 2010 (350 000 barils par jour, contre 265 995 b/j en 2007), la production devrait progressivement baisser. À moins que la prospection, qui bat son plein, n’ouvre de nouvelles perspectives.
Après un léger déclin entre 2002 (11,907 millions de tonnes) et 2004 (11,209 Mt), la production pétrolière annuelle n’a cessé d’augmenter, faisant du Congo le sixième producteur d’Afrique subsaharienne. En 2007, elle devrait enregistrer un repli (13,204 Mt prévus, contre 13,5 Mt en 2006) en raison des faibles performances des champs N’Kossa-Sud, Mboundi et Nsoko. La baisse est toutefois conjoncturelle. En 2008, un rebond est attendu, grâce notamment à l’entrée en production de Moho-Bilondo, Awa-Paloukou et Ikalou-Sud. Et ce, malgré l’épuisement prévisible des vieux champs et la baisse des débits de Mboundi. La production devrait atteindre, selon les estimations, 14,380 Mt, en 2008, et 14,830 Mt en 2009, année qui verra la mise en production du gisement Azurite.
Actuellement, sur les vingt-cinq titres d’exploitation attribués, dix-neuf sont effectifs, essentiellement au large des côtes, offshore. Outre les multinationales, l’un des principaux opérateurs est la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC), une entreprise publique issue de Hydrocongo, l’ex-société nationale de distribution et de commercialisation des hydrocarbures. La plupart des compagnies opèrent selon un contrat de partage de la production avec le gouvernement. En tête des producteurs arrive ?ENI-Congo, qui assure, cette année, presque la moitié de la production du pays grâce à l’exploitation de huit champs, dont Kouakouala et Mboundi.

En 2008, le français Total, qui opère sur une douzaine de champs, devrait toutefois reprendre la main, grâce à la montée en puissance de Moho-Bilondo, dont la production pourrait passer de 43 000 b/j à près de 82 000 b/j. Un champ très prometteur, aux réserves estimées à quelque 250 millions de barils, ce qui représente une vingtaine d’années d’exploitation. Plus marginal, Congo Rep (Émeraude), produit 9 230 b/j. La production de Likouala SA (Likouala et Likouala-Est) s’élève à 6 488 b/j, celle de Perenco (Yombo) à 10 411 b/j.

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Afin de maintenir leurs niveaux de production, les compagnies misent aujourd’hui sur l’exploration. Seize permis de recherche ont déjà été attribués, dont douze en offshore, trois dans le bassin côtier (onshore) et un dans le bassin de la cuvette congolaise (nord), divisé en neuf blocs. Trois autres permis sont en cours d’attribution dans le bassin côtier. La prospection fait intervenir de nouveaux partenaires, parmi lesquels des compagnies juniors et des sociétés chinoises. Avec Wing Wah Petrochemical, qui dispose d’un permis de recherche en onshore (Kayo), l’empire du Milieu renforce ainsi sa présence au Congo, où il est déjà très actif. Les autres nouveaux venus sont Prestoil Kouilou, l’américain Murphy West Africa ou encore Adecco SA et les français Premier Oil, Maurel & Prom, Soco International et Perenco.
Les opérateurs traditionnels ne sont pas en reste : Total explore le grand large et ENI-Congo détient un permis de recherche en onshore (Kouilou). La SNPC, qui détient les permis Marine XII et Ngoki (ce dernier en association avec la société suisse Pilatus Energy), intervient aussi sur le permis Mayombe en onshore, en attendant qu’un opérateur y soit désigné. À l’évidence, le pétrole congolais a encore de beaux jours devant lui.

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