Sauvée par la bauxite ?

Après avoir été longtemps ignorée ou pillée, l’Afrique veut mettre un peu d’ordre dans son sous-sol. Les compagnies internationales vont devoir se conformer à cette nouvelle donne.

Publié le 10 août 2007 Lecture : 2 minutes.

Bauxite, fer, or, diamant, nickel, uranium : la Guinée peut compter sur un fabuleux potentiel minier pour sortir de la pauvreté. Selon la Banque mondiale, cette activité représente déjà 28 % des recettes de l’État, 16 % du produit intérieur brut (PIB) et 85 % des exportations pour 22 000 emplois directs. « Le secteur minier se porte bien dans l’ensemble. Il est et restera encore pour plusieurs années la locomotive de l’économie guinéenne. En 2005, il a rapporté 130 millions de dollars au Trésor public », déclare le ministre des Mines, Ousmane Sylla. Deuxième exportateur mondial de bauxite avec une moyenne annuelle de 15 millions de tonnes, la Guinée compte sept concessions minières et 66 permis de recherche. La Compagnie des bauxites de Guinée (CBG-Alcoa/Alcan) exploitant le gisement de Sangarédi, dans l’ouest du pays, et l’Aluminia Company of Guinea (ACG-Rusal) sur le site de Fria, au nord de Conakry, sont les deux principaux opérateurs. Seule cette dernière société dispose d’une raffinerie d’alumine avec une capacité de production annuelle limitée à 700 000 tonnes. Mais la Guinée est bien décidée à faire beaucoup plus. Les réserves prouvées de bauxite sont estimées à 20 milliards de tonnes, soit les deux tiers des réserves mondiales. Pour le minerai de fer, les estimations tablent sur 10 milliards de tonnes.
Tous minerais confondus, près de 27 milliards de dollars d’investissements sont annoncés à l’horizon 2015 et les plus grandes compagnies internationales sont sur les rangs. Une usine d’alumine à Sangarédi (3,2 milliards de dollars, Global Alumina/BHP Billiton/Dubai Mubadala), une autre à Kamsar (1,5 milliard, Alcoa/Alcan), le lancement de l’exploitation du site ferreux de Simandou comprenant une ligne de chemin de fer et la construction d’un port (6 milliards de dollars, Rio Tinto) sont les principaux projets annoncés par le gouvernement. Selon un spécialiste du secteur, l’objectif est de doubler la production de bauxite et de s’imposer comme un acteur de poids pour le fer. L’autre priorité des autorités concerne la révision du code minier. « Beaucoup de concessions ont été négociées dans de mauvaises conditions. Il faut les examiner avec un esprit d’ouverture pour savoir si elles sont conformes aux standards internationaux. Ce travail a déjà débuté, et les compagnies n’ont pas critiqué cette approche. Concernant les permis miniers, il n’est pas possible de continuer à les accorder pour seulement 300 dollars », explique Ousmane Doré, le ministre de l’Économie, des Finances et du Plan.

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