Criminalisation de l’esclavage

À l’heure où de nouveaux contacts sont pris au plus haut niveau entre Israéliens et Palestiniens, un spécialiste américain propose, dans le quotidien israélien Haaretz, un plan d’action clair et net.

Publié le 10 août 2007 Lecture : 1 minute.

Promesse tenue : le 8 août, les députés mauritaniens ont voté, tard dans la soirée, une loi criminalisant l’esclavage. Pendant la campagne présidentielle, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, le chef de l’État élu le 25 mars après la « transition démocratique » instaurée par le colonel putschiste Ely Ould Mohamed Vall, s’était engagé à éradiquer cette pratique mal définie – le nombre des esclaves est inconnu -, mais qui est loin d’avoir disparu en Mauritanie.
Une ordonnance du 9 novembre 1981 l’avait certes abolie, mais elle n’en faisait pas un crime. Comme le souligne Boubacar Ould Messaoud, le président de l’association SOS Esclaves, « l’un de ses articles stipulait que le propriétaire d’un esclave devait être dédommagé ». Réclamant pour leur part la criminalisation de cette pratique, les associations de défense des droits de l’homme ont longtemps prêché dans le désert, au temps de Maaouiya Ould Taya.
Le nouveau chef de l’État s’est, à l’inverse, très vite montré disposé au dialogue. Quelques jours après son investiture (le 19 avril), il a reçu les militants anti-esclavagistes. Et le 8 août, ces derniers ont obtenu gain de cause. Aux termes de la nouvelle loi, adoptée à l’unanimité, les contrevenants encourent désormais une peine de cinq à dix ans de réclusion, assortie d’une amende comprise entre 500 000 et 1 million d’ouguiyas (1 500 à 3 000 euros). Parmi les amendements retenus par les députés, l’un fait explicitement référence à l’islam, qui prohibe l’esclavage.
Alors qu’une partie de la société mauritanienne s’obstine à nier la persistance du phénomène, la loi du 8 août brise un tabou. Elle constitue « un acte courageux de la part du nouveau régime », estime le président de SOS Esclaves. Reste à mettre en place des outils d’accompagnement concernant notamment la réinsertion économique des esclaves affranchis.
Entre les deux tours de la présidentielle, Messaoud Ould Boulkheir, un vieux militant de la cause, avait fait de l’adoption d’une loi criminalisant l’esclavage la condition à son ralliement à Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Il est aujourd’hui président de l’Assemblée nationale.

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