Peur sur le poulailler
Publié le 10 août 2007 Lecture : 1 minute.
Si le tueur des poulaillers, le virus H5N1, est sorti de l’actualité brûlante depuis plusieurs mois, les inquiétudes à son égard n’en demeurent pas moins vives. Dans le seul archipel indonésien, la grippe aviaire a tué des millions de volailles depuis 2003 et fait plus de quatre-vingts morts dans la population des éleveurs.
Une question non résolue avait divisé l’an dernier la communauté scientifique internationale, les écologistes et les responsables de la santé publique : fallait-il minimiser la propagation du virus par les oiseaux migrateurs puisque certains contrôles montraient que l’épidémie était présente dans des zones éloignées de leurs parcours ? Une initiative du Centre de coopération internationale pour la recherche agronomique et le développement (Cirad) devrait peut-être mettre bientôt tout le monde d’accord. En collaboration avec le Wetland International et l’US Geological Survey, quarante-cinq canards sauvages ont été équipés de balises Argos, au départ de trois pays africains : le Mali, le Malawi et le Nigeria. Épiés, surveillés presque en temps réel, les volatiles sauvages, porteurs d’un petit sac à dos avec émetteur de 12 à 30 grammes bourré de capteurs et fixé sous leurs ailes vont transmettre aux chercheurs tous les événements du trajet : le nombre de migrateurs, les temps et les sites de repos.
Inventé en 1978, le système Argos de localisation et de collecte de données par satellite est le fruit d’une coopération entre le Centre national d’études spatiales (Cnes), l’Agence américaine d’étude de l’atmosphère et de l’océan (NOAA) et l’Agence spatiale américaine (Nasa). La consommation électrique très faible des balises et leur miniaturisation poussée permettent de les fixer sur des oiseaux pendant plusieurs mois. Ce suivi scientifique des migrateurs devrait se traduire bientôt par des cartes localisant les diverses étapes de la migration saisonnière. Le but étant d’arriver à déjouer les rendez-vous coupables de la gent ailée sauvage avec les oiseaux d’élevage pour une protection simultanée des uns et des autres.
