Palmarès des exportateurs africains

Publié le 10 août 2007 Lecture : 2 minutes.

La capacité d’un pays à vendre des marchandises à l’étranger témoigne de la compétitivité de son économie, de son importance à l’échelle internationale et de son potentiel de croissance. De l’exportation dépend en fait le pouvoir de financer le développement économique et social. C’est avec les recettes en devises que l’on peut acheter des équipements et des technologies à l’extérieur.
En analysant les statistiques de la Banque mondiale et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), un premier constat frappe l’esprit : avec 14 % de la population mondiale, l’Afrique n’assure que 2,9 % des exportations mondiales. Après un long déclin dans les années 1960 et 1970, la part de l’Afrique connaît une légère hausse (sa part était de 2,2 % en 1995). Mais elle reste très inférieure à celle des autres continents. Les pays africains ont exporté pour 335 dollars par habitant en 2005, contre une moyenne mondiale de 1 620 dollars (en 1995, les chiffres étaient respectivement de 158 et 911 dollars). Cette faiblesse chronique tient en un mot : 80 % des produits vendus par l’Afrique sont des matières premières agricoles, minières et énergétiques. Seuls 20 % sont issus de la machine industrielle. Certains pays sont même dépendants à plus de 90 % d’une ou de deux matières premières.
Autre particularité, qu’expliquent l’histoire coloniale et le manque de coopération régionale, l’Afrique exporte très peu en Afrique (10 % du total en 2005). L’essentiel de ses ventes continue à prendre le chemin de l’Europe (46 %) et des États-Unis (20 %) à des conditions de prix peu avantageuses (parce que moins concurrentielles). L’Asie, qui renforce sa présence sur le continent, lui achète désormais le cinquième de ses produits (18 %), mais le Moyen-Orient (2 %) et l’Amérique latine (3 %) sont encore très négligés.
Comment les chiffres ont-ils évolué en dix ans ? Entre 1995 et 2005, le pétrole a permis à la Guinée équatoriale de prendre la première place dans le classement des pays dont les ventes ont le plus progressé : + 5 551 % (cela signifie que le montant des exportations de ce pays a été multiplié par 56 en dix ans). Autres performances, celles du Tchad (+ 1 161 %) ainsi que du Soudan (+ 769 %) et de l’Angola (+ 543 %), tous pays pétroliers. Le Mozambique obtient de très bons résultats au lendemain d’une longue guerre civile grâce à une politique réussie de reconstruction et de relance.
Dans l’ensemble, l’économie africaine demeure relativement peu ouverte sur l’extérieur : les exportations totales ne représentent que le tiers de son PIB (produit intérieur brut), alors qu’elles dépassent 50 % dans les autres régions du monde. Excepté les pays pétroliers et enclavés, qui sont tributaires des marchés extérieurs (la part des exportations dans le PIB atteint 222 % pour la Guinée équatoriale), on compte une dizaine de pays ouverts (entre 30 % et 50 %). La plupart des autres sont assez peu ouverts (20 % à 30 %) ou vivent plus ou moins autarcie (moins de 20 %), le champion de la fermeture étant l’Érythrée, avec un ratio de 1 %. ¦

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