L’or en vedette

Après avoir été longtemps ignorée ou pillée, l’Afrique veut mettre un peu d’ordre dans son sous-sol. Les compagnies internationales vont devoir se conformer à cette nouvelle donne.

Publié le 10 août 2007 Lecture : 2 minutes.

Troisième producteur africain d’or, derrière l’Afrique du Sud et le Ghana, le Mali a extrait 56,9 tonnes d’or en 2006. Avec une contribution de 10 % au produit intérieur brut (PIB) et de 50 % aux recettes d’exportation, soit quelque 300 milliards de F CFA (450 millions d’euros), le métal jaune est un secteur clé de l’économie malienne. Les principales mines sont situées dans le sud et le sud-ouest du pays. La première d’entre elles, Morila, appartient à l’État malien (20 %) et aux deux géants sud-africains AngloGold Ashanti et RandGold (40 % chacun). Avec un chiffre d’affaires de 216,2 millions d’euros en 2005 pour une production de 23,83 tonnes, Morila est l’une des mines les plus rentables d’Afrique. Deuxième gisement le plus important du pays, celui de Sadiola avoisine les 15 tonnes en production annuelle. Le troisième, Yatéla, plus modeste, affiche 8 tonnes. Mais d’ici à 2010-2012, ces mines auront livré tout leur or. Heureusement, le Mali peut compter sur les réserves des régions de Kayes (sud-ouest) et de Sikasso (sud-est), où plus de 600 tonnes ont été repérées. Fin 2005, quelque cent vingt titres miniers, en majorité centrés sur l’or, ont été délivrés par les autorités. Le site de Loulo dont la mise en activité remonte à novembre 2005 (Rangold 80 %, État 20 %) a une durée de vie de vingt ans avec des ressources estimées à 110 tonnes. Le site à ciel ouvert de Tabakoto qui renfermerait 58 tonnes d’or a été inauguré en mai 2006. Son exploitation est assurée par le groupe canadien Newsun Ressources (80 %). La mine de Kodérian doit démarrer cette année avec une production attendue de 5 tonnes par an. Enfin, Kalana, relancée en 2004, a des réserves estimées à 14 tonnes. Avec 95 % d’exploitation industrielle, l’or malien bénéficie, en premier lieu, aux investisseurs privés. Mais l’État en tire aussi un revenu non négligeable. Entre 1997 et 2005, le métal jaune a rapporté au Trésor près de 204,5 milliards de F CFA. À elle seule, AngloGold Ashanti emploie 3 000 personnes. Plus marginale, la production artisanale (3 tonnes par an) fait vivre 1 million de personnes. Les réserves aurifères n’étant pas éternelles, le gouvernement a lancé une vaste opération de diversification. Les recherches géologiques s’orientent de plus en plus vers le diamant, les phosphates, le sel ou bien encore le talc. L’objectif étant, à terme, de ne pas exporter ces minerais à l’état brut, mais d’installer des usines de transformation sur place.

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