À l’heure de la concurrence
Après avoir été longtemps ignorée ou pillée, l’Afrique veut mettre un peu d’ordre dans son sous-sol. Les compagnies internationales vont devoir se conformer à cette nouvelle donne.
Publié le 10 août 2007 Lecture : 1 minute.
Tête de pont de l’exploitation minière depuis les années 1960, la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), filiale du groupe français Eramet, exploite le gisement de Moanda dans la province du Haut-Ogooué. Après avoir dépassé la barre des 3 millions de tonnes en 2006, l’objectif est d’atteindre 3,5 millions de tonnes en 2008. En 2006, la division manganèse d’Eramet a affiché un chiffre d’affaires de 1,1 milliard d’euros pour un résultat de 170 millions et des investissements de 122 millions. Mais ces performances ne doivent pas occulter les nouveaux défis auxquels doit faire face la Comilog. Après des décennies de monopole, elle doit gérer aujourd’hui l’arrivée de la concurrence. La brésilienne Companhia Vale do Rio Doce (CVRD) prospecte actuellement dans la région de Franceville. En avril 2005, la société chinoise Sinosteel a obtenu un accord de prospection près de Mbigou, dans le sud du pays. Deux autres sociétés chinoises se sont installées à Njolé, situé à 50 kilomètres au sud de Libreville. À terme, le Gabon veut devenir le premier producteur mondial de manganèse. Dès 2008, la production pourrait franchir le seuil de 7 millions de tonnes. Le pays dispose par ailleurs de colossales réserves en fer situées dans le nord. Le site de Belinga situé aux confins de l’Ogooué-Ivindo est l’un des derniers grands bassins inexploités de la planète. En septembre 2006, l’État a signé une convention d’exploitation avec Sinosteel et une autre entreprise chinoise, la CMEC. Un projet pharaonique, d’un coût estimé à 1 600 milliards de F CFA (2,4 milliards d’euros). Les chinois se sont engagés à financer les installations minières, un barrage hydroélectrique, une ligne de chemin de fer reliant sur 560 km Belinga au Port de Santa-Clara, près de Libreville. À la clé pour les chinois : l’exploitation des réserves de Belinga, estimées à 1 milliard de tonnes de fer.
