Angola : quand la croisade anticorruption se retourne contre João Lourenço
Soupçonné de conflit d’intérêts et d’enrichissement, Edeltrudes Costa, le directeur de cabinet du président João Lourenço, jette le discrédit sur sa politique de lutte contre la corruption.
![Joao Lourenço, alors ministre de la Défense et candidat, lors de la présidentielle angolaise, en août 2017. © Bruno Fonseca/AP/SIPA fr](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2020/05/05/sipa_ap22093700_000001-e1591360255847.jpg)
Joao Lourenço, alors ministre de la Défense et candidat, lors de la présidentielle angolaise, en août 2017. © Bruno Fonseca/AP/SIPA fr
Avant même de prendre la tête de l’Angola en 2017, João Lourenço savait que la lutte contre la corruption dans son pays serait difficile. Chaque jour qui passe le confirme un peu plus. Ces derniers jours, le président angolais, qui a succédé à l’ancien homme fort José Eduardo dos Santos, est victime d’un effet boomerang : alors qu’il s’est fait élire sur la promesse de mener une croisade anti-corruption, lancée dès son arrivée au pouvoir, il est sous le feu des critiques pour conserver son directeur de cabinet, Edeltrudes Costa, soupçonné de conflit d’intérêts et d’enrichissement via l’obtention de contrats publics.
L’évasion des fonds publics sous le régime dos Santos s’élève à 24 milliards de dollars
L’affaire est du plus mauvais effet au moment où l’Angola, en grande difficulté financière en raison de la baisse du cours du pétrole et des conséquences de la pandémie de Covid-19, plaide pour la prolongation du moratoire sur le service de la dette auprès des bailleurs internationaux, dont le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM).
Le 16 septembre, le FMI lui a réaffirmé son soutien, augmentant de près de 800 millions de dollars l’enveloppe de 3,7 milliards approuvée en 2018. Et, en début de semaine, alors que s’ouvraient les assemblées annuelles des deux institutions internationales, João Lourenço a pour la première fois chiffré – à 24 milliards de dollars – l’évasion des fonds publics sous le régime dos Santos, tout en soulignant, dans le Wall Street Journal, les réformes engagées – notamment avec l’aide des Etats-Unis – en faveur de la transparence.
Bien s’informer, mieux décider
Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles
![Image](/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=137,height=137,fit=cover/build/2023/images/poool-illustration.png)
Les plus lus
- Au Gabon, bars et discothèques peinent encore à passer la nuit
- Photographie : 1904, l’horreur de la colonisation du Congo dans l’objectif de la missionnaire Alice Seeley Harris
- Au Cameroun, Paul Biya proroge le mandat des députés et conseillers municipaux
- « Ma mère me dit : “Quitte ce pays de racistes” », les Africains de France face à la montée du RN
- Achille Mbembe : « En France, la parole raciste a cessé d’être considérée comme scandaleuse »