Une décennie de querelles
Le Parti socialiste essaie de se relever de sa défaite de mars 2000. Et apprend la dure vie de l’opposition sur fond de dissensions internes.
Publié le 21 août 2006 Lecture : 1 minute.
En mars 1996, au cours d’un « congrès sans débats », Abdou Diouf impose au poste de premier secrétaire son jeune directeur de cabinet de l’époque, Ousmane Tanor Dieng. Au grand dam des « historiques » du parti. Déçu, Djibo Kâ, également écarté du gouvernement, ira jusqu’à la rupture, en 1998. Moustapha Niasse le suit, une année plus tard. Ces deux défections contribuent à sceller le destin de Diouf au sommet de l’État. Entre les deux tours de la présidentielle de février-mars 2000, d’autres caciques du parti, dont Robert Sagna, lui demandent de « sacrifier » Tanor. « Ce n’est pas ma conception de la loyauté. Je préfère perdre plutôt que de trahir », leur rétorque Diouf.
Trois jours seulement après la défaite, Robert Sagna, Mamadou Diop et Moustapha Kâ tentent un « coup d’État » contre le premier secrétaire. Une mémorable tribune de Kâ paraît dans le journal dakarois Sud Quotidien, intitulée : « Changeons de cap et de capitaine ». C’est l’ancêtre du Manifeste du 4 janvier 2006.
Dès après la passation des pouvoirs avec son successeur, Abdoulaye Wade, le 1er avril 2000, Diouf regagne la France après un séjour de trois jours en Égypte. Orphelin de son président, le parti se retrouve entre les mains de Tanor, critiqué de toutes parts, accusé d’être responsable de la défaite, invité à démissionner Un compromis permet d’éviter l’affrontement : le fameux « conclave de Savanna » (du nom de l’hôtel dakarois qui l’a abrité) institue un comité d’orientation réunissant les têtes des structures régionales et départementales, avec pour mission de diriger le parti jusqu’au congrès. Une précaire paix des braves qui laisse intacts ressentiments et méfiances. En janvier 2006, la création du courant « Démocratie-Solidarité » ravive la tension.
