Les déchets aux privés

Publié le 21 août 2006 Lecture : 2 minutes.

Depuis plusieurs années, le Maroc délègue la gestion de ses services urbains à des opérateurs privés. Ces entreprises, pour la plupart filiales de grands groupes étrangers, et notamment français, distribuent l’eau potable, l’électricité, et assurent la gestion de l’assainissement dans 82 villes du pays. En 1997, le Groupe Suez s’est vu attribuer pour trente ans la concession des services de distribution d’électricité et d’eau potable de Casablanca via sa filiale Lyonnaise des Eaux de Casablanca (Lydec). Elle gère également l’assainissement de la ville et touche 4 millions d’habitants. La production d’eau potable, mais aussi sa distribution dans les zones rurales, est le fait de l’Office national de l’eau potable (Onep), créé en 1972.
À Casa toujours, des concessions ont également été attribuées aux sociétés Sita et Segedema, filiales du Groupe français Pizzorno Environnement basé à Draguignan, dans le département du Var, et à l’espagnol TecMed pour la collecte des déchets ménagers. L’implication du privé est en effet encore plus criante dans le ramassage et le traitement des ordures ainsi que dans la participation à des projets comme celui de l’aménagement des deux rives du fleuve Bouregreg qui reliera d’ici à 2010 Rabat à Salé. TecMed a remporté le contrat de gestion de la future décharge construite sur le site de Bouregreg et de trois centres de tri. Dans son cahier des charges, l’entreprise procédera à la réhabilitation et à la fermeture des décharges d’Akreuch et d’Oulja. Ce projet comprend également plusieurs retenues sur le fleuve.
Chaque année, le Maroc produit plus de 6 millions de tonnes de déchets dont 1 million provenant des industries, agroalimentaires notamment. Relativement bien collectés, ces déchets sont, en revanche, insuffisamment traités. Seulement 2 % de leur volume est recyclé, le reste étant acheminé dans des décharges, parfois sauvages. En ce qui concerne les déchets liquides, seules 7 % des eaux usées font l’objet d’un traitement. Et 70 % des Marocains seulement ont accès aux réseaux d’assainissement, dont les équipements sont obsolètes. À l’avenir, la gestion des déchets solides au royaume chérifien devrait tirer profit d’une récente loi visant à encadrer ce secteur en obligeant les entreprises intervenantes à un triage sélectif des déchets.

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