Il est partout !

Publié le 21 août 2006 Lecture : 2 minutes.

Quand Hugo Chávez voyage, la controverse n’est jamais très loin. Au cours des dernières années, les pérégrinations à l’étranger du leader vénézuélien ont tourné au grand show antiaméricain itinérant. Il a mis un point d’honneur à se rendre dans des pays notoirement hostiles aux États-Unis – de Cuba à l’Iran en passant par la Libye – où il a été accueilli comme un homme d’État courageux et progressiste.
Mais Chávez ne se contente pas de multiplier les diatribes antiaméricaines : grâce au cocktail détonant à base d’idéologie et de pétrodollars qu’il a mis au point, il s’ingère de plus en plus fréquemment dans les affaires intérieures de ses voisins, au grand dam de certains responsables latino-américains. « Chávez a orchestré une campagne à travers tout le sous-continent afin d’influer sur les processus électoraux en Bolivie, en Colombie, au Mexique et au Nicaragua », déplore Jorge Castañeda, l’ancien ministre mexicain des Affaires étrangères.
L’une de ses tactiques favorites consiste à susciter au sein de la société civile la création de groupes gauchisants porteurs d’aspirations politiques précises. Au Nicaragua, il a donné un sérieux coup de pouce à Daniel Ortega, le leader marxiste-sandiniste, à qui il a vendu du pétrole à des prix défiant toute concurrence. Au Brésil, il a soutenu le Mouvement des travailleurs sans terre, qui milite pour une redistribution foncière. En Bolivie, il a créé le puissant groupe des cocaleros, ces petits propriétaires terriens hostiles à l’éradication de la culture de la coca. Evo Morales, le président – très à gauche – de ce pays, est allé jusqu’à l’appeler un jour, publiquement, « Mi Comandante ».
Réelles ou imaginaires, les intrigues chavéziennes suscitent en Amérique latine d’innombrables rumeurs – ce dont l’intéressé, à l’évidence, n’est pas mécontent. El Comercio, un journal équatorien, a récemment révélé que les membres d’un groupe gauchiste clandestin avaient reçu au Venezuela un entraînement militaire. Quant à l’ambassade vénézuélienne à Mexico, elle est aujourd’hui, selon des témoignages concordants, le centre de toutes les activités antigouvernementales. Apparemment, le Venezuela est désormais trop exigu pour les ambitions d’Hugo Chávez.

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