Présidentielle en Côte d’Ivoire : le gouvernement fait un pas vers l’opposition

À moins de dix jours du scrutin, le gouvernement promet « d’examiner favorablement » les requêtes de l’opposition sur la réforme de la commission électorale et ouvre la porte à une rencontre entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié.

Des véhicules de la police anti-émeute lors de heurts à Abidjan, le 19 octobre 2020. © REUTERS/Luc Gnago/File Photo

Des véhicules de la police anti-émeute lors de heurts à Abidjan, le 19 octobre 2020. © REUTERS/Luc Gnago/File Photo

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Publié le 22 octobre 2020 Lecture : 2 minutes.

La restructuration de la Commission électorale indépendante (CEI) avec un siège de plus pour l’opposition, l’octroi d’un poste de vice-président au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA, d’Henri Konan Bédié) dans le bureau de l’institution électorale et la recomposition des commissions électorales locales. Mercredi, le gouvernement ivoirien a décidé de faire un pas vers l’opposition.­

Dans un communiqué signé de la main de Sidiki Diakité, le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, l’exécutif promet « d’examiner favorablement et dans les meilleurs délais » les requêtes formulées par Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan auprès de la délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui a rencontré les deux opposants lors de sa mission les 18 et 19 octobre.

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Affi réclame « un cadre de facilitation internationale »

Cette annonce intervient au terme d’un « dialogue politique » qui s’est tenu à la Primature, sous la direction du Premier ministre, Hamed Bakayoko, et en présence d’une délégation d’observateurs de la Cedeao, précise le gouvernement ivoirien. La réforme de la CEI est l’une des revendications majeures de la coalition de l’opposition, dont les principaux représentants étaient cependant absents de cette rencontre.

Le gouvernement fait également part de la « disponibilité du chef de l’État » à rencontrer le président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié. Si ce dernier n’a pas, pour l’heure, réagi à cette invitation, Pascal Affi N’Guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), a réaffirmé lors d’une conférence de presse qu’il rejetait tout dialogue direct avec le gouvernement, réclamant « un cadre de facilitation internationale ».

Il a aussi appelé à une intensification de la désobéissance civile « de façon pacifique » pour « contraindre Alassane Ouattara à mettre fin au coup d’État constitutionnel qu’il s’apprête à perpétuer ». La coalition de l’opposition considère en effet que la candidature du président sortant à un troisième mandat n’est pas constitutionnelle.

Au moins 9 morts à Dabou

Ces annonces interviennent dans un climat sécuritaire tendu en Côte d’Ivoire. Le bilan des violences qui ont éclaté au début de la semaine à Dabou, une ville située à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest d’Abidjan, a été revu à la hausse dans la nuit de mercredi à jeudi. Au moins neuf personnes ont été tuées et une quarantaine d’autres blessées dans ces affrontements, selon le maire Jean-Claude Yede Niangne, joint jeudi par Jeune Afrique. « Nous avons retrouvé un nouveau corps ce matin », a précisé l’élu, qui craint que le bilan ne s’alourdisse encore dans les heures à venir.

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La localité a été placée sous couvre-feu jusqu’à dimanche et des renforts de gendarmerie sont arrivés de la capitale économique pour sécuriser la zone. Si la situation était calme, jeudi matin, « dans la ville et dans les villages », le maire n’en demeure pas moins inquiet, craignant de nouveaux pillages et d’affrontements entre jeunes, sur fonds de rivalités politiques et communautaires, mais aussi de délinquance.

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