Des capitales trop grosses ?

Publié le 21 août 2006 Lecture : 1 minute.

Outre le manque d’infrastructures en tout genre, la « macro-céphalisation » est l’autre caractéristique typiquement africaine de la ville. Le terme a été emprunté par les géographes pour désigner une structure urbaine dans laquelle les capitales concentrent l’essentiel des activités économiques et politiques nationales, au détriment des villes secondaires. Lié à la période coloniale, ce phénomène a fait émerger de grands centres urbains dont les effets d’aspiration nuisent au développement des villes moyennes. Il est très répandu dans de nombreux pays. Au Burkina Faso, par exemple, 63 % de la population urbaine vit dans les deux principales agglomérations nationales. Au Mozambique, plus de 80 % des citadins se trouvent à Maputo. 65 % des urbains sénégalais vivent à Dakar, et 60 % de la population urbaine togolaise se trouvent à Lomé. Ce chiffre est moins important en Côte d’Ivoire (45 %) et au Niger (32 %). Pour pallier cette distorsion, les pouvoirs publics africains n’hésitent pas à créer de nouvelles capitales. Plus qu’une rupture symbolique avec le passé, ces décisions ont surtout pour objectif un rééquilibrage de l’espace national. Abuja, Rabat, Pretoria, Dodoma, Yamoussoukro, Porto-Novo et bientôt Mékhé ou Kara incarnent cet urbanisme porteur de nouveaux dynamismes économiques.

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