De l’eau pour tous

Entre traitements radicaux et concertation, les pays africains tentent de résoudre les problèmes posés par leur urbanisation galopante.

Publié le 22 août 2006 Lecture : 1 minute.

« Plus large, plus longue que les Champs-Élysées, une allée coupe en deux la brousse brûlante », écrit Albert Londres dans Terre d’ébène. Depuis la description du célèbre journaliste, bien d’autres routes et bâtiments ont été érigés dans celle qu’on peut qualifier, aujourd’hui, de véritable capitale sahélienne. Ouagadougou, qui abritera 2,5 millions de personnes en 2010, pousse non pas verticalement, mais horizontalement. Projet Zaca, quartier « Ouaga 2000 », centre de conférences, hôtels et habitations, commerces, nouvel aéroport international : les projets se multiplient.
Le défi majeur reste cependant l’approvisionnement en eau potable. Les pénuries de 1998, liées à une saison sèche particulièrement longue, ont conduit à la baisse du niveau des eaux retenues par les deux barrages alimentant la capitale. Conséquence : un dispositif d’urgence d’approvisionnement en eau par camions-citernes a dû être mis en place. Contraignant, il n’en a pas moins permis de tirer un certain nombre d’enseignements. Pour éviter qu’un tel scénario ne se reproduise, le projet du barrage de Ziga, qui était à l’étude depuis 1985, a été relancé. Non sans quelques problèmes inhérents à la crise ivoirienne et aux difficultés d’acheminement des équipements et des matériaux de construction via Abidjan, cet ouvrage situé à une cinquantaine de kilomètres au nord de Ouagadougou a été inauguré en juillet 2004. Il est censé satisfaire la demande en eau de la capitale jusqu’en 2030. Sa réalisation a mobilisé une douzaine de bailleurs de fonds, pour un coût de 150 milliards de F CFA (228 millions d’euros), le plus lourd investissement jamais réalisé au Burkina Faso. La capacité du nouvel ouvrage est de 200 millions de m3, contre à peine 36 millions pour le barrage de Loumbila, qui fournissait jusqu’à présent 70 % de l’eau potable de la ville. En juin dernier, son volume stocké était de 118 millions de m3, soit 6 millions de moins qu’en juin 2005. Le raccordement des eaux de Ziga au réseau de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (Onea) s’achèvera en 2007. 50 000 branchements et 400 bornes-fontaines supplémentaires permettront, à cette date, d’alimenter 500 000 à 700 000 nouveaux Ouagalais et plusieurs dizaines de quartiers.

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