Vivement les vacances !
La session de printemps du Parlement algérien, qui s’achève le 15 juillet, ne marquera sans doute pas l’histoire politique du pays. Pis : elle risque de laisser un goût d’inachevé, entaché de polémique sur les dysfonctionnements de l’institution législative.
L’ordre du jour des deux Chambres – l’Assemblée populaire nationale (APN) et le Conseil de la nation, qui fait office de Sénat – ne prévoyait certes pas l’examen d’un quelconque projet de révision de la Constitution, mais l’opinion algérienne a fini par se laisser convaincre que le dossier serait examiné avant les vacances d’été. Les déclarations du président de l’APN, Abdelaziz Ziari, qui a laissé entendre à plusieurs reprises que l’amendement du texte fondamental devant permettre au président Abdelaziz Bouteflika de briguer un troisième mandat n’était plus qu’une question de jours, allaient dans ce sens. C’était toutefois compter sans le mutisme du chef de l’État à propos de ses intentions pour l’après-2009. Résultat : de la très cruciale question de la révision constitutionnelle, il ne fut, finalement, absolument pas question. Pourtant, ce n’est pas tant ce « raté constitutionnel » que la polémique qui vient de se déclencher dans l’Hémicycle, quelques jours seulement avant qu’il ne ferme ses portes, qui risque de gâcher les vacances des députés.
Le 8 juillet, Noureddine Aït Hamouda, vice-président de l’APN, par ailleurs député du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition laïque), a jeté un pavé dans la mare en s’en prenant vertement au bureau de l’institution. Il lui reproche une gestion financière approximative, des dérapages politiques avec le refus de créer des commissions d’enquête parlementaires à la suite des émeutes de Chlef et de Berriane en avril et mai derniers (voir J.A. n° 2474), et des discriminations dont feraient l’objet les différents groupes parlementaires d’opposition. Tenus lors d’une conférence de presse, ces propos ont déclenché une vive réaction de Mohamed Seghir Kara, l’actuel chef du groupe parlementaire du FLN à l’Assemblée. Considérant qu’il lui revenait de défendre le bilan de l’institution, Kara a répondu aux attaques de l’opposition. Il a ainsi balayé d’un revers de main les accusations de mauvaise gestion, précisant que la mise en Âuvre du budget des deux Chambres est soumise à l’approbation des enquêteurs de l’Inspection générale des finances (IGF). Revenant sur la critique d’un manque de débat politique, il a par ailleurs donné les chiffres concernant les interpellations du gouvernement : près de 500 questions orales ont pu être posées [mais seules 120 ont obtenu une réponse ministérielle, NDLR]. Quant au refus de créer des commissions d’enquête parlementaires sur les événements de Chlef et de Berriane, Kara a renvoyé la balle dans le camp du RCD, soulignant que sa requête demandant la création d’une commission d’enquête avait été mal formulée. Si une chose est sûre, c’est bien que Hamouda et Kara ne passeront pas leurs vacances ensembleÂ
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