Rien n’échappe aux appétits chinois…

Publié le 15 juillet 2008 Lecture : 2 minutes.

De la pêche au BTP en passant par le transport, l’exploitation forestière, les mines, l’énergie, l’agriculture, la distribution ou les télécommunications, plus un seul secteur n’échappe désormais aux entreprises chinoises en Afrique. En 2007, plus de 800 d’entre elles, dont une centaine de droit privé, ont investi 12 milliards de dollars et opéraient dans tous les pays, à l’exception de la poignée d’États soutenant Taiwan (voir encadré p. 24).
Le secteur de la construction est une porte d’entrée stratégique avec l’emblématique China State Construction Engineering Corporation (CSCEC), entreprise publique et numéro un du BTP de la République ­populaire, qui a raflé la plupart des contrats pour les milliers de logements sociaux lancés par l’Agence algérienne d’aide au développement du logement (AADL). La China National Machinery & Equipment Corporation (CNMEC) et la China Harbour Engineering Company (CHEC) sont bien visibles dans les infrastructures de transport, alors que la China National Water Resources & Hydropower Engineering Corporation (CWHEC) l’est en matière de barrages hydrauliques (au Congo, RwandaÂ).
Convoitée pour ses matières premières, l’Afrique attire naturellement les pétroliers à l’instar de la China National Petroleum Corporation (CNPC), la China Petrochemical Corporation (Sinopec) et surtout la China National Offshore Oil Corporation (CNOOC). Créée en 1982, cette dernière s’implante de plus en plus dans le golfe de Guinée (São Tomé, Nigeria, Guinée équatorialeÂ). Au Nigeria, elle a investi plusieurs milliards de dollars dans la recherche ces dernières années. La China Nuclear International Uranium Corporation (SinoU) continue de prospecter au Niger.
En matière de télécommunications, Huawei Technologies couvre 39 pays à partir de sa représentation sud-africaine avec, dans son sillage, des enseignes comme ZTE Chine, Shanghai Bell ou China Telecom.
Pour leurs opérations, ces entreprises subventionnées peuvent compter sur le financement et la garantie de la China Exim Bank, organisme qui, comme le français Coface, assure les transactions du commerce extérieur. D’autres établissements comme l’Industrial and Commercial Bank of China (ICBC) viennent directement en soutien aux entreprises. Porté par une gigantesque réserve de change, évaluée à près de 1 000 milliards de dollars en 2007, Pékin incite désormais ses entreprises à dépasser le stade de la simple présence pour racheter des sociétés africaines ou y prendre des participations. En octobre dernier, l’ICBC s’est emparée de 20 % de la sud-africaine Standard Bank, et la Sinopec a racheté 45 % de la nigériane South Atlantic Petroleum (Sapetro).

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