Mbeki plus affaibli que jamais

Publié le 15 juillet 2008 Lecture : 1 minute.

Officiellement, il avait été suspendu de son poste en septembre 2007 pour un litige avec la ministre de la Justice. Devant la commission d’enquête créée pour examiner les conditions de son limogeage définitif, Vusi Pikoli, le procureur général d’Afrique du Sud, n’en a pourtant pas démordu. Le 3 juillet, il a encore accusé le président sud-africain, Thabo Mbeki, d’avoir pris cette décision afin de bloquer une enquête pour corruption que lui-même avait diligentée contre le chef de la police nationale Jackie Selebi, considéré comme un proche du chef de l’État.
Si Pikoli est toujours en mauvaise posture, Mbeki se retrouve, lui, plus affaibli que jamais. D’abord parce que la mise à l’écart du procureur n’a pas suffi à arrêter la procédure judiciaire qu’il avait enclenchée. L’intérimaire qui le remplace a, malgré tout, fini par inculper Selebi, qui a par ailleurs démissionné de son poste de président d’Interpol, début 2008, pour corruption et entrave à la justice. Il doit être jugé en avril 2009.
Ensuite parce que, après avoir limogé Jacob Zuma de la vice-présidence du pays et soutenu le président zimbab­wéen Robert Mugabe, Mbeki est aujourd’hui accusé par ses adversaires politiques d’user de ses pouvoirs à des fins personnelles. Helen Zille, présidente du parti d’opposition Alliance démocratique (AD), parle, elle, de crise constitutionnelle et réclame une session ad hoc du Parlement. Quant à la presse, elle déplore la dégradation de l’image de l’Afrique du Sud à l’étranger, écornée à la fois par la forfaiture de Selebi et par l’obstruction à la justice dont on accuse le chef de l’État.

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