Maghreb connexion

Signature de deux accords entre l’Algérie et le Maroc à l’issue du Conseil ministériel maghrébin de l’énergie, réuni le 3 juillet à Alger.

Publié le 15 juillet 2008 Lecture : 2 minutes.

Conséquence de la paralysie politique de l’Union du Maghreb arabe (UMA), le Conseil ministériel maghrébin de l’énergie ne s’était plus réuni depuis 1995. Fâcheux pour une communauté économique qui a l’ambition de créer un marché régional de l’électricité. Depuis le 3 juillet 2008, cette lacune a été quelque peu comblée. Les cinq ministres (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Mauritanie) se sont retrouvés à Djenane el-Mithaq, une résidence d’État sur les hauteurs d’Alger, pour une évaluation des nombreux projets en souffrance, notamment l’interconnexion électrique entre les cinq pays. Le bilan est plutôt modeste : seuls trois pays – Algérie, Maroc et Tunisie – disposent de réseaux connectés et sécurisés pour faire face à toute éventualité. L’interconnexion entre l’Algérie et la Libye est encore en phase d’étude de rentabilité économique. Selon Chakib Khelil, ministre algérien de l’Énergie et des Mines, le projet devrait aboutir avant 2010, échéance prévue pour la mise en place d’une boucle électrique devant relier les deux rives de la Méditerranée. Quant à l’extension du futur réseau maghrébin avec la Mauritanie, elle est plus problématique. Le taux d’électrification de ce pays (moins de 35 % en milieu urbain) dénote un manque d’infrastructures et une faiblesse du réseau local qui n’est pas en mesure de supporter une telle connexion.
La bonne nouvelle de la rencontre d’Alger est la signature de deux accords entre Noureddine Bouterfa, patron de Sonelgaz, entreprise algérienne de l’électricité et du gaz, et Younes Maamar, directeur général de l’Office marocain de l’électricité (ONE). Le premier établit les conditions techniques et commerciales en matière de transit de l’énergie électrique entre les réseaux algérien et espagnol via le réseau marocain. L’Algérie envisage d’exporter l’excédent de sa production d’électricité vers la péninsule Ibérique à hauteur de 1 000 mégawatts. Pour ce faire, une consolidation du réseau algéro-marocain de 400 kilovolts devrait être mise en service dès novembre 2008. Le second accord arrête les conditions contractuelles d’échange mutuel de courant électrique entre Sonelgaz et l’ONE en cas d’aléas sur un des deux réseaux ou à la demande d’une des deux parties. Salué par Amina Ben Khadra, ministre marocaine de l’Énergie, ce contrat consolide une coopération vieille d’une trentaine d’années entre l’Algérie et le Maroc en matière d’énergie. On ne peut, hélas, pas en dire autant pour les autres secteurs.

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