Le Qatar parie sur Monaco
Publié le 15 juillet 2008 Lecture : 1 minute.
La Qatar Investment Authority a posé le pied dans l’un des paradis fiscaux les plus célèbres d’Europe : la principauté de Monaco. À travers sa filiale Qatari Diar, le fonds d’investissement propose de devenir un actionnaire stratégique dans ce qui fut pendant de longues années l’un des piliers de l’économie monégasque : l’ex-Société des bains de mer et du cercle des étrangers, récemment rebaptisé Monte-Carlo SBM. Fondée il y a environ un siècle et demi, la SBM possède le casino, le Grand Hôtel et plusieurs autres actifs du petit État ensoleillé de Méditerranée. Sous la houlette de son actuel directeur général, Bernard Lambert, il a été modernisé et ses bénéfices ont décollé.
La principauté et son dirigeant, le prince Albert, contrôlent 69,6 % de l’entreprise. Apparemment, ils accueillent à bras ouverts les Qataris, espérant qu’ils apporteront à la SBM de nouvelles ressources et de nouveaux marchés. Les Qataris détiennent déjà 2,4 % de la SBM. Ils se proposent de racheter aujourd’hui la totalité des actions disponibles pour 400 millions d’euros. S’ils y parviennent, ils seront alors actionnaires à hauteur de 30,4 %. Ce n’est pas la première fois que la SBM a des actionnaires étrangers. Déjà, dans les années 1950, Aristote Onassis avait pris une minorité de blocage dans l’entreprise et pensait pouvoir s’en servir pour créer un terrain de jeu exclusivement réservé à ses amis milliardaires. L’armateur grec se fâcha alors avec feu le prince Rainier – père du prince Albert – et fut contraint de rembarquer sur son yacht, Christina, après que le souverain eut dissous ses parts par décret royal.
Il ne fait aucun doute que de telles prérogatives royales ne sont pas étrangères au sang bleu qatari. Sachant que le prince Albert a déjà fait savoir qu’il ne transigerait pas sur la participation majoritaire de la principauté dans ce qui n’est rien de moins que le bijou de la couronne.
