G8 : le sommet de la redite

Publié le 15 juillet 2008 Lecture : 2 minutes.

Comme un parfum de désillusion. Les dirigeants des sept pays africains (Afrique du Sud, Algérie, Sénégal, Ghana, Tanzanie, Nigeria et Éthiopie) invités au sommet du G8 de Toyako, au Japon, du 7 au 9 juillet, ont dû hausser le ton pour que les promesses déjà exposées soient au moins confirmées, à défaut d’être exécutées. Finalement, après un huis clos particulièrement animé – en partie consacré à la crise politique au Zimbabwe -, les huit grandes puissances ont renouvelé leur engagement de doubler leur aide à l’Afrique d’ici à 2010, pour la faire passer de 25 à 50 milliards de dollars. Initialement, l’échéance de 2010 avait disparu du projet de déclaration finale. Rappelons également que cette généreuse attention remonte au sommet de Gleneagles de 2005, en Écosse.
Depuis, les volumes d’assistance ont baissé puisque l’aide publique au développement (APD) globale des pays du G8, qui s’élevait à 80,4 milliards de dollars en 2005 (0,3 % du revenu national brut, RNB), a plafonné à 69, 4 milliards en 2007 (0,23 % du RNB), selon les chiffres de l’OCDE. Au rythme actuel, il manquera 30 milliards en 2010 pour tenir la promesse de Gleneagles, selon l’ONG internationale Oxfam, qui rappelle que l’aide du G8, en pourcentage de l’économie, est plus faible aujourd’hui que dans les années 1950. Parmi les plus mauvais élèves figurent le Japon, le Royaume-Uni et la France, avec une chute de leur APD en 2007 de 30,1 %, 29,1 % et 15,9 %. « Les contraintes budgétaires sont telles qu’il est très difficile de dégager les crédits nécessaires. D’autant plus qu’en 2005 une bonne partie de l’APD portait sur des annulations de dettes. À présent, il faut trouver de l’argent frais », explique un haut fonctionnaire français.
La crise alimentaire a été aussi abordée. Mais, de la même manière, les avancées sont minces. Seule l’Union européenne s’est engagée à investir 1 milliard d’euros pour l’agriculture dans les pays en développement. « Pour relancer les productions locales, il faut avant tout protéger nos marchés. Cela passe par le refus des Accords de partenariat économique (APE) imposés par Bruxelles et des avancées dans le cadre des négociations au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) », fait valoir Ndiogou Fall, président du Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (Roppa).

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