Chute d’un marchand de la mort

Publié le 15 juillet 2008 Lecture : 1 minute.

Militant et marchand d’armes à mi-temps : l’itinéraire de Henry Okah est à l’image de la dérive mafieuse du Mend (Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger). Son procès se déroule à huis clos et sous haute sécurité depuis trois mois devant la Haute Cour fédérale d’Abuja. Capturé en Angola en février dernier alors qu’il tentait d’acheter des missiles sol-air puis extradé au Nigeria, Okah, alias « Jomo Gbomo », est poursuivi pour cinquante-cinq chefs d’accusation dont la trahison, le commerce illicite de pétrole et d’armes à feu Cet ingénieur de 42 ans issu de la bourgeoisie militaire de Lagos aurait à lui tout seul introduit plus de 250 000 armes de tout calibre au Nigeria.
En 1995, choqué par la mort de Ken Saro-Wiwa, ce cadre de la marine marchande décide de tout quitter pour rejoindre le Mend. Mais il ne fait pas pour autant vÂu de pauvreté. Après avoir mis sa femme et ses quatre enfants à l’abri en Afrique du Sud, il organise un réseau de contrebande avec la complicité d’hommes politiques. Il affrète aussi des cargos pour vendre du pétrole pompé en fraude et convoyer des armes. Communiquant par e-mail et par téléphone satellitaire, son entreprise criminelle vend des armes à des groupes parfois rivaux. Ironie de l’histoire, Henry Okah a été dénoncé par le leader de la Force des volontaires du peuple du delta du Niger (FVPD), Dokubo-Asari, qui l’accuse de menacer la sécurité des populations ! Il risque la peine de mort.
Mais le Mend a posé la libération de ce marchand de mort fortuné comme condition de sa participation aux pourparlers qui devraient s’ouvrir à Abuja dans les semaines à venir. « Nous ruinerons toute l’industrie pétrolière » en cas de refus, préviennent les miliciens.

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