Oragroup-CGRAE : trois leçons d’un veto inédit dans la finance ouest-africaine

Manque de transparence, incertitudes politiques et contraintes réglementaires redoublées ont conduit au rejet d’une transaction historique dans la finance ouest-africaine. L’analyse de Jeune Afrique.

Façade d’une agence de la banque Orabank à Abidjan, en Côte d’Ivoire, en mars 2016. © Jacques Torregano pour Jeune Afrique

Façade d’une agence de la banque Orabank à Abidjan, en Côte d’Ivoire, en mars 2016. © Jacques Torregano pour Jeune Afrique

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Publié le 30 octobre 2020 Lecture : 6 minutes.

C’est par une déclaration succincte, le 29 octobre, que le groupe bancaire Oragroup, a « pris acte » de l’avis conforme défavorable de la Commission bancaire de l’Union monétaire ouest-africaine (CBUMOA) quant à son changement d’actionnaire majoritaire. La décision du régulateur met un frein à la reprise, annoncée en novembre 2019, par l’Institut de prévoyance sociale – Caisse générale de retraite des agents de l’État (IPS-CGRAE) des parts d’Oragroup détenues par le fonds d’investissement panafricain Emerging Capital Partners (ECP) et ses partenaires institutionnels (Proparco, DEG, BIO et BOAD). Fin 2019, Oragroup était détenu à 50,01 % par ECP Financial Holding et à 9 % par l’IPS-CGRAE.

Comme l’a révélé Jeune Afrique Business+, la direction de la caisse de retraite, assurée par Abdourahmane Berté, s’attèle déjà à trouver de nouveaux partenaires afin de convaincre le régulateur et de finaliser la transaction, notamment du côté des autres caisses de retraites de la sous-région.

Un coup d’arrêt « temporaire » ?

Le veto de la CBUMOA met cependant un coup d’arrêt – temporaire, insistent les parties au dossier – à une opération historique dans le secteur financier ouest-africain, à savoir la reprise d’un établissement bancaire par un gestionnaire local de fonds de retraite.

La décision du régulateur signale aussi certaines faiblesses dans la préparation de cette transaction, ainsi qu’une mauvaise appréciation tant du renforcement récent des exigences réglementaires que de l’environnement politique régional, en pleine turbulences, selon plusieurs leaders du secteur interrogés par Jeune Afrique, qui ont requis l’anonymat pour commenter une opération impliquant un acteur financier majeur de la région et une entreprise cotée en Bourse.

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