Maroc : entre magie et pouvoir, des liaisons dangereuses
Si certains récusent la divination et la magie au nom de leur religion, de plus en plus de leaders politiques y ont recours, pour attirer la baraka ou conjurer le mauvais œil.
Boulanouar, dans la région de Khouribga. Mi-octobre, la gendarmerie effectue une descente chez un fqih (théologien) « guérisseur » autoproclamé, qui aurait escroqué des dizaines de personnes.
Sur place, la scène confine au paranormal : les enquêteurs prennent en flagrant délit le savant-charlatan, qui, pour la somme de 300 euros, psalmodie des phrases incompréhensibles face à une femme couchée à même le sol, envoyée par son mari afin de guérir ses insomnies.
Les gendarmes découvrent également des restes d’animaux, des substances inconnues, mais, surtout, plusieurs photos d’élus locaux. Ces derniers étaient-ils eux-mêmes consultants du fqih ou cibles potentielles d’un sortilège ?
« Hassan II consultait en permanence des voyants »
En attendant la fin du procès du désormais célèbre « charlatan de Boulanouar », le mystère reste entier. Mais ce fait divers rappelle à quel point le « s’hour » (magie) et autres sciences occultes sont culturelles au Maroc, historiques aussi, et ce même dans les plus hautes sphères du royaume.
Bien s’informer, mieux décider
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