Une chance à saisir

Publié le 11 juillet 2003 Lecture : 2 minutes.

Tee-shirts made in Taiwan, voitures Ssangyong fabriquées en Corée du Sud, téléphones portables et transistors importés de Hong Kong… les populations africaines consomment de plus en plus de produits asiatiques. De qualité inégale mais à des prix défiant toute concurrence, des marchandises en tout genre déferlent sur les marchés et dans les grandes surfaces, chez les grossistes comme chez les détaillants, aussi bien au nord qu’au sud du Sahara. L’Asie du Sud-Est est aujourd’hui devenue un partenaire commercial incontournable pour l’Afrique, et de nouvelles routes maritimes s’ouvrent, reliant les ports du Kenya, du Cameroun ou d’Afrique du Sud à ceux d’Extrême-Orient. Peu à peu, la carte des échanges intercontinentaux se redessine : selon les acteurs économiques impliqués dans l’import-export, les échanges afro-asiatiques ont augmenté de près de 12 % en 2002.

Sur un continent passablement enclavé, l’ouverture d’une nouvelle voie de communication constitue toujours un événement. Le goudronnage achevé l’an dernier d’une piste de 250 km reliant la ville camerounaise de Bertoua à la frontière centrafricaine en est l’illustration parfaite. Ce nouveau tronçon a révolutionné la vie des populations riveraines : on compte désormais six minibus par jour sur cet axe, contre deux par semaine avant qu’il ne soit asphalté.
De la même manière, la diversification des routes maritimes peut se révéler un atout pour les opérateurs économiques africains. Et le continent, qui ne représente qu’une part marginale du commerce mondial, peut espérer trouver de nouveaux clients. Pour le moment, les cales des navires, pleines au départ de l’Asie, ne sont remplies qu’à 20 % de leur capacité sur le chemin du retour. Mais les pays producteurs de bois ou de coton, en profitant de la baisse des taux de fret, ont assurément une carte à jouer. À condition que les flux maritimes trouvent le prolongement terrestre – routier ou ferroviaire – qui fait souvent défaut. Les voies de communication héritées de la période coloniale ont beaucoup souffert au cours des deux dernières décennies. Entretien minimal pour cause d’ajustement structurel renforcé, manque d’investissements en attendant les privatisations, destructions et pillages occasionnés par les guerres civiles… Reste à réhabiliter ce qui peut l’être, et à créer ce qui manque. Les privatisations des réseaux ferrés et la définition de schémas routiers vont dans ce sens. Le processus est lancé. Il faut le mener à son terme.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires