Tensions au sommet

Rien ne va plus entre Hu Jintao et son prédécesseur Jiang Zemin.

Publié le 11 juillet 2003 Lecture : 2 minutes.

Serait-ce la fin du black-out sur les coulisses de la politique chinoise ? Un conflit entre l’entourage du président Hu Jintao (60 ans) et son prédécesseur Jiang Zemin (76 ans) pourrait faire vaciller le pouvoir. Une nouvelle génération de hauts responsables, aux méthodes plus éthiques, veut profiter de cette rivalité pour accéder aux sphères dirigeantes du géant asiatique.
L’affaire a commencé début juin lorsque l’épidémie de sras (syndrome respiratoire aigu sévère) a été enrayée. L’ancien président a rencontré Zhang Wenkang, ministre de la Santé remercié en mai dernier. Alors que la pneumopathie gagnait du terrain, Zhang Wenkang a menti publiquement, déclarant que la diffusion de l’épidémie était circonscrite. Ce limogeage constituait la décision la plus importante jamais prise par le nouveau président. C’est pourquoi l’entrevue organisée par Jiang Zemin a suscité la colère dans l’entourage de Hu Jintao.
Dès son entrée en fonction il y a huit mois, ce dernier avait écarté du pouvoir les membres du clan de Jiang Zemin. Mais l’ex-président conserve quelques alliés à des postes clés. Il reste aussi directeur de la Commission militaire centrale, qui supervise les questions de défense. Hu Jintao a récemment essayé de court-circuiter Jiang Zemin en convoquant le Politburo pour examiner une réforme de l’armée. Jiang Zemin ne faisant pas partie du Politburo, il n’a pas été consulté pour la décision.
Pour ne rien arranger, quatre leaders du PCC ont écrit une lettre à Jiang Zemin lui conseillant de démissionner de la direction de la Commission militaire afin de laisser l’intégralité du pouvoir à Hu Jintao. Beaucoup d’observateurs chinois prédisent l’effet inverse : Jiang Zemin n’abandonnera pas le seul poste qu’il lui reste.
« Les espoirs du peuple reposent sur Hu Jintao, mais Jiang Zemin est encore très puissant », confie le directeur d’un journal autorisé par le PCC. « Le conflit est de plus en plus palpable », ajoute-t-il. Conformément à la tradition du PCC, les deux leaders n’ont jamais fait part de leur désaccord publiquement. Hu Jintao se montre respectueux, voire obséquieux envers son prédécesseur.
La presse, quant à elle, a gagné un peu de liberté grâce à cette affaire : elle ne fait plus l’impasse sur les débats internes du PCC.

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