Sortir le Zimbabwe du chaos

Publié le 11 juillet 2003 Lecture : 2 minutes.

Un homme courageux m’a récemment rendu visite pour me dire à quel point la vie dans son pays était devenue insupportable. « Là-bas, il y a trop de peur, m’a expliqué Pius Ncube, archevêque catholique à Bulawayo, au Zimbabwe. Tant de l’inconnu que de ce qui ne manquera pas de se passer si l’on agit ou si l’on parle. » Lui, pourtant, s’exprime sans crainte sur la terrible situation des droits de l’homme au Zimbabwe et, chaque jour, peut être arrêté. Ou pire. […]
Le 6 juin, la police a une nouvelle fois arrêté Morgan Tsvangirai, l’un des opposants à Mugabe les plus en vue, avant de le libérer sous caution, le 20 juin. Son crime ? Avoir encouragé des grèves et des manifestations pour protester contre les difficultés économiques et la répression politique qui sévissent dans son pays. […] Mugabe et son politburo détiennent le monopole du pouvoir coercitif, mais n’ont ni légitimité ni autorité morale : ils sont voués à l’échec. Mais combien de temps cela prendra-t-il ? Combien de Zimbabwéens devront perdre leur emploi, leur maison ou même leur vie avant que la mauvaise – et violente – gestion de Mugabe ne prenne fin ? […]

Nous avons cessé d’apporter tout soutien officiel au gouvernement de Harare et avons poussé d’autres pays à faire de même. Nous continuerons à défendre fermement les droits de l’homme et le respect de la loi. Et nous continuerons à aider les hommes et les femmes qui résistent courageusement à la tyrannie au Zimbabwe. Mais nos efforts ont peu de chance d’être couronnés de succès à brève échéance sans un engagement plus ferme des pays voisins. L’Afrique du Sud, ainsi que d’autres États africains, se sentent de plus en plus concernés par ce qui se passe au Zimbabwe, mais ils peuvent et devraient jouer dans cette affaire un rôle plus important, à la hauteur de l’urgence de la situation. […]
Il y a un moyen de sortir de la crise. La Zanu-PF et les partis d’opposition peuvent, ensemble, modifier la Constitution pour qu’elle permette une transition. Si Mugabe quitte le pouvoir, si un nouveau gouvernement est mis en place et si de nouvelles élections sont programmées, les Zimbabwéens pourront reconstruire leur pays. Si cela se produit, les États-Unis apporteront rapidement une aide généreuse à la restauration des institutions politiques et économiques. D’autres donateurs feront vite de même, j’en suis sûr. […]

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