L’asthme aujourd’hui

Publié le 11 juillet 2003 Lecture : 3 minutes.

C’est un homme réveillé la nuit par une gêne respiratoire intense qui l’oblige à s’asseoir au bord du lit. C’est un enfant qui, dans la cour de récréation, est arrêté par une quinte de toux et une gêne respiratoire. C’est une femme sur un trottoir de ville polluée qui n’arrive plus à respirer et reprend son souffle sur un banc. C’est un PDG en vacances surpris par une crise sévère et mortelle. C’est un sportif soigné depuis l’enfance et qui devient champion olympique. Tous sont asthmatiques.

Qu’est-ce que l’asthme ? En crise aiguë, c’est un rétrécissement des bronches où l’air ne peut plus faire son va-et-vient normal entre le nez et les millions d’alvéoles pulmonaires. Cette circulation d’air est littéralement vitale puisque, dans les alvéoles, le sang absorbe l’oxygène dont il a absolument besoin et rejette dans l’air le gaz carbonique qu’il faut absolument évacuer.
Pourquoi les bronches sont-elles rétrécies ? Parce qu’une inflammation gonfle les parois et qu’un spasme peut aggraver le rétrécissement ; cela sur un terrain génétique favorable. L’inflammation peut être d’origine allergique, l’allergène étant végétal (pollens, bois…), animal (acariens, chat…), alimentaire (crevette, arachide…), mycosique (moisissures…), voire médicamenteux. La recherche de l’allergie est faite par des tests cutanés ou un dosage des immunoglobulines E dans le sang. L’allergie est favorisée par la pollution atmosphérique ou le tabagisme actif et passif. L’inflammation peut venir aussi d’une infection, notamment du nez et de la gorge ou des bronchites. En ce cas, on trouve dans le sang des immunoglobulines G.
Des facteurs psychologiques peuvent favoriser les crises chez les sujets hyperémotifs ou anxieux ou se réfugiant dans la maladie. Mais l’asthme n’est pas une maladie psychique comme on l’a cru.

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Les signes de l’asthme sont faciles à reconnaître. Après quelques éternuements ou secousses de toux sèche, la respiration du malade devient difficile et sifflante. Il tire sur les muscles du thorax, parle difficilement. La position assise le soulage. Spontanément ou sous l’action des médicaments, le malade respire mieux, tousse et crache. Et souvent se rendort car les crises sont fréquentes la nuit. Dans certains cas, la crise se prolonge, le malade se cyanose (peau, langue et conjonctives bleues) : il faut le transporter d’urgence à l’hôpital en lui faisant respirer de l’oxygène. L’évolution peut se faire parfois vers un arrêt cardio-respiratoire brutal.
Chez le petit enfant, il faut se méfier, car l’asthme est fébrile et peut ressembler à une bronchite banale.
La suspicion d’une crise d’asthme doit faire appeler le médecin d’urgence, car « tout ce qui siffle n’est pas de l’asthme » et d’autres affections peuvent être plus dangereuses. Différents tests peuvent aider au diagnostic.

Le traitement a fait des progrès considérables et permet une vie normale à 90 % des asthmatiques, le plus souvent avec des médicaments inhalés par le nez : anti-inflammatoires et broncho-dilatateurs notamment. Il faut aussi évidemment éliminer les allergènes.
Un bon traitement nécessite une excellente éducation du malade par son médecin. Le patient se surveille lui-même en soufflant dans un petit appareil (débitmètre de pointe) ; il adapte les prises de médicaments à son état. Un bon couple médecin-malade est essentiel. Surprise : l’activité physique régulière et contrôlée fait partie du traitement. Le sport est possible, y compris au plus haut niveau, en prenant des médicaments à bon escient.
Un asthmatique peut donc vivre normalement à condition de bien connaître sa maladie et d’être attentif au traitement. Mieux encore, un asthmatique peut mener une vie très active comme John Kennedy, Che Guevara, Mark Spitz (champion olympique) ou les stars Liza Minnelli et Elizabeth Taylor. Joli palmarès, n’est-ce pas ?

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