La compagnie maudite

Quatrième accident d’un appareil de Sudan Airways depuis dix-sept ans. Est-ce vraiment la fatalité ?

Publié le 11 juillet 2003 Lecture : 2 minutes.

Le crash Boeing 737-200 de la Sudan Airways, le 8 juillet, rappelle à de nombreux égards celui dont a été victime, il y a quatre mois, un appareil du même type appartenant à Air Algérie. Coïncidence, sans doute…
L’accident a eu lieu vers 4 heures du matin. Parti de l’aéroport de Port-Soudan, l’appareil se dirigeait vers Khartoum. Une dizaine de minutes après le décollage, le commandant de bord informe la tour de contrôle de son intention de faire demi-tour, en raison d’incidents techniques. L’avion n’arrivera jamais à destination. Quelques instants plus tard, il s’écrase contre une colline boisée, à seulement 18 km de l’aéroport. Les sauveteurs retrouveront les corps des cent quinze passagers (dont huit étrangers) et des membres d’équipage. Seul Mohamed el-Fateh, un enfant de 3 ans, a miraculeusement survécu. Gravement brûlé au visage, il a en outre perdu une jambe. Sa mère figure parmi les victimes, de même que le major Nour el-Houda Fadjlallah, commandant de la défense aérienne de Port-Soudan.
Le 6 mars dernier, un Boeing 737-200 d’Air Algérie s’était lui aussi écrasé peu après son décollage de l’aéroport de Tamanrasset, dans le Sud algérien, au moment où il prenait de la vitesse. Bilan : cent deux morts et un seul rescapé. Les résultats préliminaires de l’enquête mettent en cause une défaillance de la turbine du réacteur gauche et excluent une défaillance de la maintenance. Les deux appareils étaient relativement anciens : vingt-huit ans pour celui de Sudan Airways, vingt-cinq ans pour celui d’Air Algérie.
Le Boeing détruit était le seul appareil que possédait en propre la compagnie d’État soudanaise, les autres étant en leasing ou en location. Sudan Airways n’a décidément pas de chance – si c’est bien de malchance qu’il s’agit. L’an dernier, l’un de ses avions-cargos s’est écrasé sur un quartier résidentiel de Bangui, en Centrafrique, tuant vingt-trois personnes, pour la plupart des passagers et des membres de l’équipage. En 1990, un autre avion-cargo de la compagnie s’était écrasé aux abords de l’aéroport de Nairobi, au Kenya. Et quatre ans plus tôt, soixante passagers avaient trouvé la mort après qu’un avion de la compagnie eut été pris pour cible par un missile SAM-7 tiré par des rebelles, dans le sud du pays.

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