Cru de rentrée
Publié le 11 juillet 2003 Lecture : 2 minutes.
C’est l’Année de l’Algérie en France, et cela n’a pas échappé aux éditeurs de l’Hexagone. Parmi les titres annoncés entre fin août et novembre, La Seconde Guerre d’Algérie (Denoël) de Mohamed Samraoui, ancien colonel de la Sécurité militaire, et, chez Robert Laffont, un prometteur Retours d’Algérie du journaliste Georges-Marc Benhamou.
Beaucoup de livres également sur le conflit israélo-palestinien ainsi que sur les États-Unis, quatre étant consacrés à John F. Kennedy, assassiné il y a quarante ans. Un autre anniversaire, celui du coup d’État conduit par Augusto Pinochet le 11 septembre 1973, suscite une abondante production sur un événement qui plongea dans le désarroi toute une génération d’intellectuels et de militants politiques.
Pour ce qui est de l’Afrique subsaharienne, Maisonneuve & Larose annonce une biographie de Félix Houphouët-Boigny par Frédéric Grah Mel, et Calmann-Lévy un essai d’Antoine Glaser et Stephen Smith intitulé Négrologie : pourquoi l’Afrique meurt. Le Rocher, pour sa part, publie Fantômes d’ivoire dans lequel Philippe Duval et Flora Kouakou s’interrogent sur la crise qui secoue la Côte d’Ivoire.
Ce sont au total près de 594 essais et documents qui sont annoncés pour la rentrée, soit une vingtaine de plus qu’en 2002. Livres Hebdo, qui les inventorie, parle de « cru moyen ». Tout en rappelant utilement que les ouvrages qui ont connu le succès ces derniers mois ont pour caractéristique d’avoir été tenus secrets jusqu’à la veille de leur parution. Ce fut notamment le cas pour La Face cachée du « Monde » de Pierre Péan et Philippe Cohen et pour Françoise Giroud, une ambition française de Christine Ockrent.
Même inflation du côté de la fiction : les éditeurs français sortent 691 romans (dont 236 étrangers) en deux mois, contre 633 en 2002. Parmi les titres très attendus, Windows on the World (Grasset) du très médiatique Frédéric Beigbeder et Accident nocturne (Gallimard) de Patrick Modiano. Mais probablement des traductions leur voleront-elles la vedette, qu’il s’agisse de Middlesex de Jeffrey Eugenides (L’Olivier), de La Nostalgie de l’ange d’Alice Sebold (Nil éditions) ou encore de Petits suicides entre amis du Finlandais Arto Paasilinna (Denoël). Les éditeurs ont encore en mémoire les leçons de la rentrée 2002. Les vrais succès de librairie ont été des romans étrangers.
