Ce qu’a changé le dernier congrès

Publié le 15 juillet 2003 Lecture : 2 minutes.

Le dernier Congrès du Front de ibération nationale (FLN) s’est tenu du 18 au 20 mars à l’hôtel Aurassi, à Alger. Dans une atmosphère unanimiste. À la fin de son discours d’ouverture, le secrétaire général Ali Benflis a eu droit à une standing ovation, et sa reconduction à la tête du parti n’a été qu’une formalité : le futur ex-Premier ministre
était alors au faîte de sa gloire. Un ancien ambassadeur de Russie à Alger s’amuse : « Même du temps de Staline, on n’a jamais réussi à organiser un congrès comme celui-là. »
Pourtant, force est de reconnaître que le bilan de Benflis est loin d’être négligeable : grâce à deux victoires électorales (législatives et locales, en 2002), il est parvenu à faire d’un parti moribond la première force politique du pays. Avec le soutien du président.
Le Congrès s’est borné à adopter les nouveaux statuts du FLN. Sans faire à aucun moment mention de la présidentielle d’avril 2004 (c’est un congrès extraordinaire qui, sans doute
avant la fin de l’année, désignera le candidat du parti). Le texte final, qui compte soixante-huit articles, accorde des prérogatives très étendues au secrétaire général, désormais élu par le Congrès et non plus par le Comité central. Cette disposition a choqué les opposants à Benflis, mais ne paraît pas spécialement antidémocratique. « Dans le passé, il est arrivé qu’un secrétaire général soit mis en minorité et destitué par le Comité central sans que la base ait été consultée », explique l’un des participants.
Reste que le « SG » concentre désormais entre ses mains tous les pouvoirs : il nomme les membres du Bureau politique, les présidents des cinq commissions permanentes (finances, élus, contrôle, organique et discipline), les commissaires départementaux (mouhafedh), les
ministres FLN du gouvernement et les présidents des groupes parlementaires à l’Assemblée et au Sénat. Il peut, en outre, convoquer un congrès extraordinaire et faire amender les textes par le Comité central.
Personne n’a oublié que dans son – long discours d’ouverture, Benflis s’est abstenu de mentionner le nom de Bouteflika. Et qu’un certain nombre de cadres réputés proches du président ont été écartés du Comité central (dans un souci de rajeunissement, l’instance avait été renouvelée à 50 %). Les exclus, dont font partie la plupart des « putschistes
», s’indignent de ces pratiques marquées, selon eux, au coin du corporatisme (le nombre d’avocats et de magistrats, professions pratiquées successivement par Benflis, parmi les nouveaux membres est important) et du régionalisme (de nombreux candidats de l’ouest du
pays, la région de Boutef, ont été écartés). Les nouveaux venus, eux, applaudissent à tout rompre…

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