A la recherche d’investisseurs

Publié le 15 juillet 2003 Lecture : 2 minutes.

Ils étaient tous là, le 8 juillet, dans les quartiers chics de la capitale française : Pierre Moussa, ministre congolais du Plan, de l’Aménagement du territoire et de l’Intégration économique ; Jean-Jacques Bouya, conseiller du chef de l’État pour le transport et l’équipement ; et Joséphine Marie Françoise Quénard, secrétaire permanent du Comité de privatisation. Tous avaient fait le déplacement depuis Brazzaville pour montrer à la communauté internationale « l’attachement du gouvernement congolais au processus de réformes économiques ». « Certains ont le sentiment qu’en matière de privatisations, le Congo traîne les pieds, confie Pierre Moussa. Nous sommes là pour dire qu’il n’en est rien. »

Le ministre reconnaît simplement qu’il y a eu un « ralentissement » né de l’insécurité entretenue par les rebelles du pasteur Ntoumi. Mais, assure-t-il, les choses ont changé depuis l’accord de paix du 17 mars 2003 : « Le retour à la sécurité est un argument fort pour les investisseurs. »

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Car ce sont eux que les officiels congolais sont venus courtiser. Avec, dans leurs valises, deux projets majeurs : la mise en concession de la Société nationale d’électricité (SNE) et celle du mythique Chemin de fer Congo-Océan (CFCO). Ses 610 km de voies, ses 28 gares et ses locomotives resteront toutefois la propriété de l’État, tout comme les sites hydroélectriques de la SNE. « C’est leur gestion que le Congo veut privatiser, détaille Pierre Moussa. Moins pour des problèmes de trésorerie que pour re-dynamiser des entreprises non performantes qui oeuvrent dans les secteurs de base. Mais personne ne se plaindra si, au passage, l’État peut engranger des ressources. » Reste à savoir pour quel montant elles seront cédées. Et là, aucun chiffre précis.

Tout juste sait-on que « le patrimoine sera évalué au prix le plus juste possible » et qu’un audit est en cours pour l’évaluer. Pas un mot non plus sur le nom d’éventuels repreneurs, même si « plusieurs se sont montrés très intéressés ».
Une chose est sûre en ce qui concerne le CFCO : « La mise en concession, qui devrait intervenir en mars 2004, comportera un volet social important, reconnaît Pierre Moussa. Et il faut être réaliste : les adjudicataires réduiront les effectifs. » Lui, pourtant, se veut rassurant : « L’État prendra toute sa part de responsabilité dans la résolution des différents problèmes rencontrés. » Une bonne parole qu’il devait aller porter à Londres les 10 et 11 juillet, puis à Washington, les 14 et 15.

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