Algérie : pourquoi la peine de prison d’Ali Haddad a été réduite

Condamné en première instance à dix-huit ans de prison, l’ancien patron des patrons a écopé en appel d’une peine de douze ans ferme, assortie d’une amende de 8 millions de dinars. 

Ali Haddad, fondateur de l’ETRHB, première entreprise privée du BTP en Algérie, et ex-président du Forum des chefs d’entreprise. © Romain Laurendeau pour JA

Ali Haddad, fondateur de l’ETRHB, première entreprise privée du BTP en Algérie, et ex-président du Forum des chefs d’entreprise. © Romain Laurendeau pour JA

Publié le 3 novembre 2020 Lecture : 2 minutes.

La cour d’appel d’Alger a condamné ce mardi 3 novembre l’homme d’affaires algérien Ali Haddad à douze ans de prison ferme assortie d’une amende de 8 millions de dinars (53 000 euros) et de la confiscation de ses biens, dont un terrain situé à Dely Ibrahim (Alger) et son appartement du quartier de Saïd Hamdine.

Fondateur et PDG d’ETRHB, première entreprise privée du BTP en Algérie, et ancien président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), il avait été arrêté en mars 2019 à un poste-frontière avec la Tunisie.

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Il avait en sa possession deux passeports en cours de validité et des devises non déclarées. Condamné à six mois de prison ferme, Ali Haddad est le premier d’une longue liste de personnalités proches d’Abdelaziz Bouteflika à être mis derrière les barreaux.

Une kyrielle de chefs d’accusation

Mais à peine avait-il commencé à purger sa peine qu’une kyrielle de nouveaux chefs d’accusation venait alourdir son dossier. Considéré comme l’un des principaux financiers des dernières campagnes électorales du président déchu Abdelaziz Bouteflika, Ali Haddad sera condamné en appel fin mars 2020 à quatre ans de prison à l’issue d’un deuxième procès, celui-là pour corruption.

Viendront s’ajouter ensuite les chefs d’accusation pour lesquels il a été condamné en appel ce mardi 3 novembre, à savoir abus de fonctions, conflit d’intérêts, corruption dans la conclusion de marchés publics, obtention de privilèges et d’avantages en violation de la législation, et dilapidation de deniers publics.

Il a admis avoir acheté en 2011 un hôtel en Espagne pour 54 millions d’euros

Lors de son audition en visioconférence depuis la prison de Tazoult, à Batna, en octobre, l’ex-chef du FCE a rejeté toutes ces charges, affirmant que tous les marchés et projets d’investissement qu’il avait réalisés ou remportés l’avaient été par des voies légales.

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L’ancien patron des patrons a cependant reconnu avoir obtenu, au nom du groupe Haddad, 457 crédits d’investissement et bancaires au cours des vingt dernières années, détenir un compte bancaire à la Société générale, en France, et être propriétaire d’un appartement dans le même pays. Il a en outre admis avoir acheté en 2011 un hôtel en Espagne pour 54 millions d’euros.

Durcissement des peines

En première instance, en juillet 2020, dix-huit ans de prison ferme et une amende de 8 millions de dinars avaient été requis contre lui. Avec confiscation de tous ses biens.

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À l’issue du procès en appel, le procureur général de la Cour d’Alger avait requis « le durcissement des peines » à l’encontre des principaux accusés et confirmé le jugement rendu en première instance condamnant les deux anciens ministres de l’Industrie, Mahdjoub Bedda et Youcef Yousfi, à deux ans de prison ferme et à une amende de 500 000 DA chacun.

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