[Édito] Sénégal : pourquoi Macky Sall n’est plus un « président normal »
Le remaniement gouvernemental du 1er novembre est marqué par plusieurs surprises de taille, avec le départ de caciques et une large ouverture à l’opposition. Passé maître dans l’art des coups de théâtre, le chef de l’État entend rester le maître du jeu et celui des horloges d’ici à 2024. Quitte à secouer régulièrement le baobab.
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Marwane Ben Yahmed
Directeur de publication de Jeune Afrique.
Publié le 4 novembre 2020 Lecture : 4 minutes.
Si Macky Sall était un joueur de football, il serait assurément de la race des grands dribbleurs, tels Pelé, Chris Waddle ou Garrincha. Un as de la feinte, du passement de jambes et de la fausse piste, qui n’aime rien tant que surprendre ses adversaires comme les spectateurs. Face à la crise sanitaire et économique qui touche le Sénégal, le chef de l’État a choisi, ce 1er novembre, de se séparer de nombreux caciques de son équipe gouvernementale et d’accueillir sept nouvelles figures.
Grand ménage d’un côté, ouverture de l’autre… Annoncé depuis l’ouverture du dialogue politique en mai 2019, ce premier remaniement depuis sa réélection est surtout marqué par l’arrivée de plusieurs poids lourds de l’opposition. Et non des moindres.
Idrissa Seck sur orbite
Ancien Premier ministre d’Abdoulaye Wade, tout comme lui, Idrissa Seck remplace Aminata Touré à la présidence du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Principal challenger de Macky Sall lors de la présidentielle de 2019 – et arrivé deuxième avec 20 % des suffrages, à la surprise générale -, il avait depuis disparu des écrans radars. Le président du parti Rewmi fait ainsi son grand retour en devenant la troisième personnalité de l’État. Avec Yankhoba Diattara à l’Économie numérique et Aly Saleh Diop à l’Élevage, il place même deux membres de son parti dans ce nouveau gouvernement.
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