Vive la mondialisation !
Publié le 14 juin 2004 Lecture : 1 minute.
Réunis du 6 au 9 juin à Marrakech pour le 35e congrès de la Chambre de commerce international (CCI), les dirigeants des grandes multinationales ont réaffirmé à l’envi les bienfaits de la mondialisation. « Nous sommes dans une période difficile », a souligné Jean-René Fourtou, PDG de Vivendi Universal, et actuel président de la CCI. « Les citoyens s’interrogent sur la mondialisation. Les pays en développement ont peur qu’elle bouscule leur industrie naissante. Les négociations de Doha sont en grande difficulté, et on constate une tentation de repli. Mais nous voulons rappeler que ce sont les échanges et le commerce qui font la richesse et le développement. » Un appel directement adressé aux pays du G8 réunis au même moment à Sea Island, et qui, selon le big business, ne s’intéressent plus assez à ce qui était le but de ce sommet : l’économie. « Les chefs d’État devraient comprendre, a expliqué Dominique Strauss-Kahn, représentant du Forum pour le commerce et la pauvreté, que la question de la sécurité qui les préoccupe aujourd’hui est fondée sur les relations commerciales et les flux d’échanges, facteurs majeurs de paix depuis cinquante ans. »
Soucieux de redorer leur blason, les chefs d’entreprise se sont montrés attentifs à la question du développement et ont assuré qu’ils oeuvraient (aussi) en faveur des pays pauvres. La remise des World Business Awards, en coopération avec le Pnud, à dix entreprises pour leurs activités en faveur de la poursuite des objectifs du millénaire des Nations unies était une autre forme de reconnaissance du rôle joué par les entreprises au Sud. Hélas ! outre les Marocains, qui étaient 214 à faire partie de la délégation, et quelques Algériens et Tunisiens, seuls 19 Subsahariens ont fait le déplacement. Une déception pour l’organisation de la CCI. Selon Léopold Ekwa Ngalle, président de l’antenne camerounaise de la CCI, la méconnaissance de la CCI par les Africains est dommageable. « Si on veut que les grandes entreprises nous connaissent et nous écoutent, il faut venir leur parler. » À bon entendeur.
