Aérien : la bataille pour N’Djamena

Avec le retour à la stabilité et le décollage économique, une kyrielle de nouvelles compagnies font cap sur N’Djamena. Et, concurrence oblige, les tarifs baissent un peu.

Turkish Airlines a inauguré ses vols vers la capitale tchadienne en décembre 2013. © Reuters

Turkish Airlines a inauguré ses vols vers la capitale tchadienne en décembre 2013. © Reuters

Madjiasra Nako

Publié le 2 mai 2014 Lecture : 3 minutes.

Un aller-retour N’Djamena-Paris à moins de 1 000 euros ? La proposition a séduit de nombreux voyageurs, qui, début décembre 2013, se sont littéralement jetés sur les billets du vol inaugural de Turkish Airlines, malgré le détour par Istanbul. Opérateur traditionnel des rotations entre Paris et la capitale tchadienne, Air France a même dû (légèrement) ajuster ses prix pour ne pas se laisser déborder par la concurrence et propose désormais des vols en tarif économique à moins de 900 euros.

Ruée

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Autre nouveau venu dans le ciel tchadien, Air Côte d’Ivoire propose désormais un vol direct N’Djamena-Abidjan à un prix intéressant, à partir de 510 000 F CFA (777,50 euros). Une liaison déjà assurée par Asky Airlines, mais via une escale à Lomé (Togo).

Selon l’Autorité de l’aviation civile du Tchad (Adac), deux nouvelles compagnies attendent leur certification et devraient bientôt desservir l’aéroport de N’Djamena : Royal Air Maroc (RAM) et Egyptair. « Le retard est simplement dû à l’absence d’accords préalables avec leurs pays d’origine, mais tout est en passe d’être réglé dans le cas de la RAM, dont le vol inaugural est pour ce mois d’avril », explique Brahim Guihini Dady, directeur général de l’Adac.

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Ce sera un concurrent de plus pour la dizaine de compagnies habituées au tarmac de l’aéroport international Hassan-Djamous, parmi lesquelles Asky et Ethiopian Airlines, qui assurent des liaisons quotidiennes, Air France et Camair-Co (trois rotations par semaine), Soudan Airways (deux) ou encore la compagnie libyenne Afriqiyah Airways (deux), qui tente de reprendre sa place sur le marché tchadien après une année de suspension de ses activités, en 2012. Les spécialistes des vols cargos, tels que le luxembourgeois Cargolux ou l’émirati Etihad, assurent eux aussi des dessertes de plus en plus fréquentes à N’Djamena.

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Exigences

Quant aux compagnies de droit tchadien Sahara Aero Services (SAS), RJM Aviation et Toumaï Air Tchad, dont les certificats de transport ont été suspendus en juillet 2012, elles cherchent à se mettre en conformité avec les autorités de l’aviation civile afin de pouvoir effectuer des vols internationaux. Selon l’Adac, chargée de la certification, Toumaï Air Tchad, qui avait satisfait début mars à 80 % des exigences, pourrait rapidement reprendre du service dans le ciel africain.

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Pour rendre la destination N’Djamena encore plus attrayante pour les opérateurs, les autorités ont notamment réduit le prix du Jet A-1 (carburant à base de kérosène), qui est produit par la raffinerie de Djermaya, au nord de la capitale, mise en service en 2011. « On allège le prix final en supprimant ou en diminuant le coût de certains prélèvements fiscaux », explique Brahim Guihini Dady. D’autres frais, comme la taxe sur l’assistance aéroportuaire, ont également été réduits.

Enfin, dans la perspective du 25e sommet de l’Union africaine l’an prochain, des travaux d’aménagement sont en cours, qui vont permettre d’augmenter la capacité d’accueil et de traitement de l’aéroport Hassan-Djamous, ainsi que le nombre de places de parking. Tout cela devrait rendre le hub aérien de N’Djamena compétitif, surtout pour les étrangers, car « tant que le niveau de revenu des Tchadiens ne leur permettra pas de se payer un billet d’avion et de suivre le mouvement, on ne pourra pas parler de réel changement », fait remarquer un usager.

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