Crise anglophone au Cameroun : le jour où le bruit et la fureur se sont abattus sur Kumba
Dans cette ville du Sud-Ouest anglophone endeuillée par le meurtre de sept écoliers, le 24 octobre, le rêve d’indépendance s’est transformé en un long cauchemar.
Le soleil est brûlant mais la foule s’est massée, nombreuse, sur l’esplanade de la morgue de l’hôpital central de Kumba. Ce samedi 31 octobre a été décrété jour de deuil national en la mémoire des enfants tués une semaine plus tôt dans l’attaque de la Mother Francisca International Academy, une école privée située dans le 3ème arrondissement de cette petite ville du Sud-Ouest anglophone. Des centaines de femmes, parfois en pleurs, se sont rassemblées pour leur rendre hommage et la voix forte d’Esther Omam Njomo rythme le recueillement.
Foulard, robe rouge et verres fumés, la directrice de l’ONG Reach Out (l’une des organisations de la société civile à l’origine de la manifestation), égraine un à un les noms des victimes. Celles qui ont perdu la vie (elles sont sept) et celles qui ont été blessées dans l’attaque (douze au total).
Le souvenir de ce qui s’est passé le 24 octobre est encore vif. Ce jour-là, racontent des riverains, des hommes juchés sur des deux-roues font irruption dans les rues de Fiango, un quartier de Kumba. « Ils étaient trois par moto et j’ai compté quatre engins au total, affirme un témoin de la scène. Ils étaient armés d’AK 47 et de machettes. » Fangio est situé non loin de la périphérie de la ville et de la forêt qui la jouxte, au nord. Des groupes armés y ont trouvé refuge, ce n’est un secret pour personne.
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