Mettre le feu aux draps

Publié le 14 juin 2004 Lecture : 1 minute.

« Les jeunes… Doux Jésus… Est-ce qu’on appelle toujours ça s’enticher ? Ce coup de hache magique qui fait disparaître le monde, laissant seul le jeune couple tout tremblant ? Quel que soit le nom que l’on donne à ça, ça saute sur tout, ça prend le plus gros fauteuil, la plus grosse part du gâteau, ça dirige les choses partout où ça va, que ce soit dans une noble demeure ou un marécage, et cet égoïsme lui donne toute sa beauté. Avant d’en être réduite à mon petit chantonnement, j’ai vu toutes sortes d’unions. Souvent, des histoires de deux nuits qui voudraient durer toute une saison. Certaines, le genre raz-de-marée, prétendent avoir seules le droit au vrai nom, même si tout le monde se noie dans leur sillage. Les gens sans imagination nourrissent ça avec le sexe, ce clown de l’amour. Ils ne connaissent pas les vraies unions, les meilleures, quand on sait limiter les pertes et que tout le monde y trouve son compte. Il faut une certaine intelligence pour aimer ainsi – doucement, sans béquilles. Mais le monde est un tel trésor, c’est peut-être pour cela que les gens essaient toujours de ne pas être en reste, de mettre sur la scène tout ce qu’ils ressentent, juste pour prouver qu’ils peuvent aussi inventer des choses : de belles choses effrayantes, comme les luttes à mort, comme l’adultère, ou comme mettre le feu aux draps. Ils échouent, bien sûr. Le monde est vainqueur chaque fois. » [Extrait de Love.]

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