Présidentielle au Burkina : Zéphirin Diabré à quitte ou double

Candidat malheureux en 2015, Zéphirin Diabré dit avoir appris de ses échecs. À l’occasion de la présidentielle du 22 novembre, le chef de file de l’opposition créera-t-il la surprise ?

Zéphirin Diabré, candidat à la présidentielle burkinabè, lors d’une manifestation à Ouagadougou le 29 septembre 2018. © OLYMPIA DE MAISMONT / AFP

Zéphirin Diabré, candidat à la présidentielle burkinabè, lors d’une manifestation à Ouagadougou le 29 septembre 2018. © OLYMPIA DE MAISMONT / AFP

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Publié le 6 novembre 2020 Lecture : 6 minutes.

Dans un bureau de vote de Ouagadougou, lors de la présidentielle et des législatives de 2015. © Theo Renaut/AP/SIPA
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Présidentielle et législatives au Burkina Faso : les enjeux du double scrutin

L’élection présidentielle burkinabè, couplée aux législatives, se tient dans un contexte sécuritair plus que tendu dans une large partie du pays. Le président sortant, Roch Marc Christian Kaboré, candidat à un second mandat lors du scrutin du 22 novembre, n’en défends pas moins son bilan, face à une opposition bien décidée à en découdre. Parmi ceux qui veulent lui ravir son siège au palais de Kozyam, le chef de file de l’opposition Zéphirin Diabré, Kadré Desiré Ouédraogo ou encore Eddie Komboïgo, qui se présente sous les couleurs du parti de Blaise Compaoré, l’ancien président déchu, qui vit en exil en Côte d’Ivoire.

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L’Union pour le progrès et le changement (UPC) saura-t-elle transformer l’essai le 22 novembre ? Candidat pour la seconde fois à la présidence du Burkina, Zéphirin Diabré, 61 ans, joue son va-tout face aux douze autres prétendants, à commencer par le chef de l’État sortant, favori du scrutin. C’est dans son bastion électoral de Tenkodogo, la capitale du Centre-Est, qu’il a choisi de lancer sa campagne, le 31 octobre. Sur la place de la Nation, « Zeph » – comme le surnomment ses compagnons de route – s’est montré très offensif, invitant ses partisans à « voter utile » pour « corriger l’erreur de 2015 » – allusion au quinquennat, selon lui catastrophique, de Roch Marc Christian Kaboré.

L’opposant, qui prône un « vrai changement », exhorte ses concitoyens à oser un nouveau départ. Avec lui aux commandes, bien sûr. «  Notre pays, malade aujourd’hui des hommes qui tiennent son destin, a impérativement besoin d’un remède. Ce remède va engendrer le développement, la réconciliation, la sécurité […] et de l’emploi pour les jeunes », a-t-il assuré.

Diabré admet qu’un mauvais score à ce scrutin pourrait briser sa carrière politique

Mais, en privé, Diabré admet qu’un mauvais score à ce scrutin pourrait briser sa carrière politique. « Lors de sa première tentative, en 2015, Diabré avait recueilli 29,6% des voix. Fort de cette prouesse, Zeph a su donner une âme à l’opposition, dont il est devenu le chef de file, habitant véritablement cette fonction. Il s’est préparé au combat politique après avoir acquis un trésor de guerre au cours de sa carrière à l’international et en créant le Forum sur l’alternance », commente Dieudonné Zoungrana, fondateur du quotidien Aujourd’hui au Faso.

« Stature d’homme d’État »

Dans les années 1990, Roch Marc Christian Kaboré, alors Premier ministre, pousse Zéphirin Diabré à se présenter à la députation dans le Zoundwéogo et le nomme ministre de l’Économie et des Finances. L’économiste occupera ensuite de hautes fonctions au Pnud, puis chez Areva.

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