Tunisie : pourquoi Lotfi Zitoun a claqué la porte d’Ennahdha

L’ancien ministre des Affaires locales et de l’Environnement a démissionné du conseil de la Choura, confirmant les dissensions qui règnent au sein du parti de Rached Ghannouchi.

Lotfi Zitoun, ancien ministre des Affaires locales et de l’Environnement. © Hichem

Lotfi Zitoun, ancien ministre des Affaires locales et de l’Environnement. © Hichem

Publié le 9 novembre 2020 Lecture : 4 minutes.

Lotfi Zitoun, 56 ans, est un peu le fils de la maison Ennahdha. Il a pourtant décidé d’en quitter le giron en démissionnant du conseil de la Choura, l’instance dirigeante du parti au référentiel islamique.

L’ancien ministre des Affaires locales et de l’Environnement appartient à cette génération qui a suivi les enseignements des pères fondateurs, liant son destin au leur et à celui du mouvement.

Mais cela n’a pas empêché Lotfi Zitoun de quitter son poste de conseiller politique et de prendre ses distances avec son mentor, le leader d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, dès juillet 2019. Seize mois plus tard, comme pour confirmer sa désapprobation quant au devenir du parti, il se désengage de la Choura.

Électron libre

Rien de surprenant à cela, Lotfi Zitoun campe de longue date le rôle d’électron libre dans une structure politique sclérosée par une absence de vision. Il l’explique sans langue de bois, reconnaissant que le blocage de la transition générationnelle et la remise en question du leadership de Rached Ghannouchi occultent la pauvreté de l’offre d’Ennahdha : « La loi électorale et les alliances partisanes ont produit, au fil des mandats, des dysfonctionnements à tous les niveaux et conduit à une catastrophe économique. Depuis les élections législatives et présidentielle de 2019, le parti a un discours non productif, coupé des réalités du pays. Le choix de Habib Jemli comme chef du gouvernement en est la parfaite illustration. »

Dès 2013, Lotfi Zitoun avait appelé Ennahdha à quitter le pouvoir et soutenu l’organisation d’élections anticipées pour en finir avec l’immobilisme de l’exécutif

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