« Jeune Afrique » en arabe : c’est fait !

Publié le 14 juin 2004 Lecture : 3 minutes.

Un nouveau magazine bimestriel en arabe est dans les kiosques. Jeune Afrique Bil Arabia puise l’essentiel de son sommaire dans les diverses publications du Groupe Jeune Afrique (L’intelligent, AM, Ecofinance et La Revue de l’Intelligent). On y lit aussi quelques articles inédits, écrits directement dans la langue du Coran par quelques-uns des meilleurs journalistes arabes.
Dans son premier numéro, daté de mai-juin 2004, le magazine propose, sous le titre générique « Les Arabes dans le regard de l’Occident », une réflexion à plusieurs voix sur le dialogue difficile entre les Arabes et l’Occident depuis l’occupation de l’Égypte par Napoléon Bonaparte jusqu’au projet du Greater Middle East, lancé récemment par les États-Unis, en passant par les expéditions coloniales, les luttes pour la libération nationale et les expériences de modernisation mises en route dans la région au cours du siècle dernier. On lit également dans le sommaire de ce premier numéro des articles sur le sommet arabe de Tunis, l’enlisement américain en Irak, la situation au Proche-Orient après l’assassinat de Cheikh Yassine, la révolution des femmes au Maroc, l’Algérie de Bouteflika, les relations incertaines entre le Maghreb et l’Union européenne…
L’Afrique subsaharienne, qui est l’une des principales zones d’intérêt du Groupe, n’est pas absente de ce numéro. Des articles sur la situation en Côte d’Ivoire et des entretiens avec le physicien malien Modibo Diarra et l’ancien président sénégalais Abdou Diouf, entre autres sujets, permettent aux lecteurs arabophones de se familiariser un tant soit peu avec la situation dans cette partie du continent. N’est-ce pas là l’un des objectifs qui ont présidé au lancement du nouveau magazine : jeter un pont entre le nord et le sud du Sahara ?
L’idée de lancer une version arabe de Jeune Afrique remonte à la fin des années 1980. À cette époque, la direction du Groupe avait remarqué que de nombreux lecteurs maghrébins ne lisaient plus que dans leur langue maternelle. La politique d’arabisation de l’enseignement mise en oeuvre par les gouvernements de la région était passée par là. L’édition d’une version arabe de Jeune Afrique semblait indispensable pour toucher également le lectorat arabophone du Machreq. Le projet n’a pu finalement être mis en route, le groupe parisien n’étant pas en mesure de supporter les investissements nécessaires.
Il a fallu attendre l’an 2000 pour voir Béchir Ben Yahmed remettre le projet sur le tapis. Depuis, plusieurs séances de travail ont eu lieu, à Tunis et à Paris, auxquelles ont pris part, autour du président du Groupe, Danielle Ben Yahmed, vice-présidente et PDG de Difcom, Zyad Limam, directeur de la rédaction d’AM et d’Ecofinance, et Marwane Ben Yahmed, rédacteur en chef de Jeune Afrique/l’intelligent, ainsi que des journalistes arabophones du Groupe. Des amis de la maison ont aussi été sollicités pour enrichir le projet de leurs idées et suggestions. Dans la foulée, une équipe a été mise sur pied, qui a réalisé le numéro zéro d’une publication en langue arabe provisoirement appelée Annashra. Le projet a cependant achoppé sur des questions de marketing et de publicité.
Entretemps, les premiers numéros d’un nouveau magazine arabe, Africana, fondé et dirigé par un journaliste tunisien ayant fait ses armes dans la presse libanaise, ont atterri sur le bureau du président du Groupe. Le magazine, dont sept numéros ont été publiés à ce jour, puise une grande partie de son contenu dans des magazines francophones, à commencer par ceux édités par le Groupe Jeune Afrique. Des contacts ont aussitôt été établis entre Béchir Ben Yahmed et Safi Saïd, éditeur d’Africana, qui ont abouti à un accord entre les deux parties pour l’édition de Jeune Afrique Bil Arabia. Safi Saïd, qui a cédé les droits d’Africana au groupe de presse parisien, a été chargé d’assurer la rédaction en chef du nouveau-né. Le premier numéro, paru fin mai, est en distribution dans tous les pays arabes du Maghreb et du Machreq. L’accueil qu’il a reçu des lecteurs est bon. L’éditeur et son rédacteur en chef se sont attelés à la réalisation du deuxième numéro, qui sortira en kiosque début juillet.

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