Jean-Charles Okoto, entre affaires et politique

Publié le 14 juin 2004 Lecture : 2 minutes.

Actuellement recherché par la police belge, Jean-Charles Okoto reste un homme très puissant en RDC. Originaire de Sankuru, dans le Kasaï oriental, il fait son apparition sur l’échiquier politique dans le sillage de Laurent-Désiré Kabila, en 1997. Nommé vice-gouverneur de sa province natale, il n’est pas trentenaire lorsque le Mzee le propulse ministre des Affaires étrangères en août 1998. En février 1999, il devient gouverneur du Kasaï oriental, dont le chef-lieu se trouve à Mbuji-Mayi, capitale diamantifère du pays. C’est dans cette agglomération que se trouve le siège de la Société minière de Bakwanga (Miba), une compagnie détenue à 80 % par l’État congolais et à 20 % par la Sibeka, filiale de l’ex-Société générale de Belgique. Un an plus tard, Okoto est nommé président de son comité de gestion.
Pendant près de deux ans, il dirige donc le groupe minier. Jusqu’à sa mise en cause par les Nations unies, qui publient en octobre 2002 un rapport d’enquête sur le pillage des ressources naturelles de l’ex-Zaïre en guerre. D’après ce document, le réseau mafieux qui opère dans la zone tenue par le gouvernement est dirigé par de hauts dirigeants congolais. Parmi eux sont nommément cités le ministre de la Sécurité nationale, Mwenze Kongolo ; le ministre de la Présidence, Augustin Katumba Mwanke ; et le ministre du Plan et de la Reconstruction, le général Denis Kalume Numbi. Est également mentionné le nom de Jean-Charles Okoto.
Face à ce réquisitoire accablant, le président Joseph Kabila est contraint de réagir. Le 2 novembre 2002, Okoto et son staff sont limogés. Mais cette purge ne suffira pas. Quelques jours plus tard, le chef de l’État annonce la suspension des trois ministres mis en cause. Toutefois, les personnalités mises à l’index seront vites blanchies par le procureur général de la République. Et continuent de jouer un rôle dans les coulisses du régime. Signe qu’il conserve la confiance du chef de l’État, Okoto est devenu l’an dernier secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD), la formation du président Kabila.

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