Comesa contre Cen-Sad
Publié le 14 juin 2004 Lecture : 1 minute.
Le Marché commun de l’Afrique orientale et australe(1) (Comesa) a tenu, les 7 et 8 juin à Kampala, en Ouganda, son neuvième sommet depuis sa création en décembre 1994. Cette organisation n’est pas née – comme sa rivale la Cen-Sad(2) – d’une volonté purement politique, mais d’un premier marché commun (Zone d’échanges préférentielle, PTA) lancé, douze ans auparavant, en 1982. Le Comesa, dont le siège se trouve à Lusaka, en Zambie, compte vingt pays membres. Il vise la création, sur le modèle européen, d’une union douanière (à partir de 2004) et d’une union économique, avec une monnaie unique (2025). Le commerce intra-zone s’est déjà bien développé avec, notamment, la transformation de la PTA en zone de libre-échange (FTA) et la création d’une banque commune (PTA Bank).
Aujourd’hui, le Comesa pèse quatre fois la zone franc (quinze pays) en termes économiques (avec un Produit national brut de 180 milliards de dollars en 2002). Elle couvre, de l’Est au Sud, 40 % de la superficie du continent (11 millions de km2) et abrite 45 % de sa population (380 millions d’habitants).
Née en février 1998 de la seule volonté du leader libyen Mouammar Kadhafi, la Cen-Sad entend brûler les étapes, mais n’y parvient pas encore. Sauf par le nombre de ses pays membres : elle en regroupe aujourd’hui vingt-deux et couvre, du Nord-Est à l’Ouest, 46 % de la superficie africaine et représente 48 % de la population. Son PNB est plus élevé (270 milliards de dollars) grâce à la présence de deux grands pays pétroliers (Libye, Nigeria). Mais le commerce est quasi inexistant entre ses pays membres et la banque commune a de la peine à démarrer. Quatre pays siègent à la fois au Comesa et à la Cen-Sad : Égypte, Soudan, Érythrée et Djibouti. Et la Libye a obtenu, en 2002, le statut d’observateur au… Comesa.
1. En anglais : Common Market for Eastern and Southern African States.
2. En arabe : Sahel-Sahara et en français : Communauté des États sahélo-sahariens.
