Présidentielle en Centrafrique : François Bozizé confiant dans la validation de sa candidature
L’ancien président centrafricain, qui avait fui Bangui devant l’avancée des rebelles en 2013, a déposé son dossier de candidature à la présidentielle escorté par plusieurs centaines de militants.
Adossé au mur de la clôture qui jouxte le siège de l’Autorité nationale des élections (ANE), organe chargé d’organiser les élections dans le pays, Sylvestre piaffe d’impatience. Ce jeune partisan du Kwa na Kwa (KNK), le parti de François Bozizé, est venu dès les premières heures de la matinée pour être sûr de ne pas manquer l’arrivée son héros. Vêtu d’un t-shirt orange à l’effigie du président déchu, il donne de la voix pour motiver la petite foule qui commence à affluer. « C’est un grand jour. Beaucoup disent que Bozizé ne peut pas être candidat. On veut démontrer le contraire et prouver que nous serons derrière lui jusqu’au bout », lance-t-il, bravache.
Comme lui, ils sont plusieurs centaines à être venu tôt pour accompagner leur candidat jusque dans les locaux de l’ANE. Après plusieurs heures d’attente sous un soleil de plomb, le 4×4 de François Bozizé a fini par apparaître, en fin de matinée, déclenchant un tonnerre d’applaudissements et de cris. Entouré de sa sécurité rapprochée et des principaux cadres de son parti, le candidat du KNK a fait les derniers mètres en fendant la foule, serrant les mains des militants qui parvenaient à s’approcher suffisamment de lui.
Rentré depuis moins d’un an
C’est la présidente de l’ANE, Marie-Madeleine N’kouet-Hoornaert, qui a reçu Bozizé et les membres de son équipe, parmi lesquels Christian Guenebem, secrétaire général adjoint du KNK et porte-parole de l’ancien président, et Me Jean-Louis Opalagna, son avocat. « Le dossier est complet et accepté pour nous, a déclaré Marie-Madeleine N’kouet- Hoornaert à François Bozizé. Nous vous souhaitons bonne chance ».
L’ancien président, lui, a assuré vouloir « laisser le soin » aux agents de l’ANE et aux juges de la Cour constitutionnelle de prendre « la décision qui se doit » concernant sa candidature. Il a cependant affiché sa confiance quant à la validation de celle-ci. « J’ai tous les justificatifs qui peuvent me permettre de me présenter normalement », a-t-il assuré devant la presse.
Une manière d’évoquer, sans la mentionner explicitement, la question qui se pose depuis plusieurs semaines sur son éligibilité. Selon la loi électorale, tout candidat à la présidentielle doit en effet pouvoir justifier d’une présence continue d’une période d’un an sur le territoire national avant la date du dépôt de son dossier. Or, François Bozizé n’est de retour à Bangui que depuis le 16 décembre 2019.
Une fois son dossier de candidature déposé, François Bozizé, drapeau orange à la main, a rejoint le siège de son parti accompagné par la foule qui l’attendait à l’extérieur.
Depuis que le dépôt des candidatures à la présidentielle a été lancé, le 1er novembre dernier, François Bozizé est le douzième candidat à avoir déposé son dossier, après Faustin-Archange Touadéra, le président sortant candidat à un second mandat, ou encore les anciens Premiers ministres Anicet Dologuélé et Martin Ziguélé.
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