Vive la transparence !

Publié le 15 mai 2007 Lecture : 2 minutes.

Pendant que la Banque mondiale connaît une crise sans précédent de son leadership et que la Banque asiatique de développement se cherche une nouvelle destinée, la Banque africaine de développement (BAD) semble avoir le vent en poupe. Pour la deuxième fois de son histoire, elle tient ses assises annuelles hors du continent, au Shanghai International Convention Centre, en Chine, du 16 au 17 mai.
Au-delà du partenariat Chine-Afrique, le thème qui devrait retenir le plus l’attention est la bonne gouvernance. Le groupe BAD accorde, hors annulation de dettes, près de 3 milliards de dollars par an, soit la moitié de ce que réalise le groupe Banque mondiale. Cette somme représente le montant de la centaine de dons et prêts « approuvés » bon an, mal an. Lorsqu’on regarde le montant effectivement versé, on est cependant loin du compte : seulement 2 milliards. Pourtant la Banque ne manque pas de ressources. Ce qui fait défaut, c’est le manque de capacité d’exécution (en passe d’être résolu par la création de vingt-cinq bureaux nationaux ou régionaux) et la faible célérité de la mise en uvre des chantiers.
En novembre 2005, deux mois après son arrivée à la tête de la Banque, le président Donald Kaberuka a lancé une vaste réforme qui a profondément changé les hommes et les structures de l’institution. Les choses commencent à bouger, lentement mais sûrement. Il a fallu attendre plus de deux ans avant de mettre en route le « Mécanisme indépendant d’inspection ». Décidé le 30 juin 2004, ce mécanisme peut enfin devenir opérationnel grâce à la nomination, le 4 mai, de ses trois membres : Madiodio Niasse (Sénégal), expert en environnement, Maartje van Putten (Pays-Bas), ex-député européen et membre du Panel d’inspection de la Banque mondiale, et Daniel D. Bradlow (binational, États-Unis et Afrique du Sud), juriste. Ils sont désormais à la « disposition des personnes lésées par les projets financés par la Banque ». Et ils pourront être sollicités pour toute atteinte aux règles de la Banque (politiques et procédures).
Cette nouvelle structure viendra renforcer les moyens mis en place pour lutter contre les irrégularités impliquant un membre du personnel et/ou un projet de la Banque. Le personnel et les partenaires de la Banque sont tenus – en principe – de les dénoncer soit au Bureau du conseiller juridique général, soit à la Division de la gouvernance, soit à la Division de la lutte contre la corruption et des enquêtes sur la fraude Mais pour que la politique « tolérance zéro » soit vraiment efficace, il faudrait rendre ces structures visibles, donc accessibles à tous.

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