Vertiges du sous-sol

L’intérêt des opérateurs chinois et brésiliens pour le fer et le manganèse va bientôt se traduire par des revenus supplémentaires pour l’État.

Publié le 15 mai 2007 Lecture : 1 minute.

La diversification est en marche. Les richesses du sous-sol gabonais suscitent aujourd’hui bien des convoitises. Le poids du secteur minier dans l’économie est encore marginal, mais il devrait croître rapidement. À Moanda, dans la province du Haut-Ogooué, la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), filiale du groupe français Eramet, produit annuellement environ 3 millions de tonnes de manganèse. Mais les prodigieuses réserves en minerai de fer, situées aux confins de l’Ogooué-Ivindo, sont en train de changer la donne. Belinga est l’un des derniers grands bassins inexploités de la planète. Longtemps, les géants du secteur ont reculé face à l’ampleur des investissements à réaliser. L’émergence de la Chine et sa soif de matières premières ont tout bouleversé. Le 7 septembre dernier, la convention d’exploitation a été signée avec deux sociétés venues de l’empire du Milieu, la CMEC et Sinosteel. Coût total du projet : environ 1 600 milliards de F CFA pour des réserves estimées à 1 milliard de tonnes. Outre les installations minières, Pékin s’est engagé à financer la construction d’un barrage hydroélectrique, une ligne de chemin de fer reliant sur 560 km Belinga au port de Santa-Clara, près de Libreville. Un projet qualifié « d’opération du siècle » par le président Omar Bongo Ondimba.
Dans la région de Franceville, la Comilog va devoir aussi compter avec la concurrence. La Compagnie brésilienne Vale do Rio Doce (CVRD) a entrepris en 2004 des travaux de prospection sur deux sites. Les réserves sont estimées à 175 millions de tonnes. Parallèlement, les Chinois de Sinosteel ont obtenu en avril 2005 un accord de prospection près de Mbigou, dans le sud du pays. Deux autres sociétés chinoises se sont installées à Njolé, situé à 50 kilomètres au sud de Libreville. « Le Gabon a pour ambition de devenir le premier producteur au monde de manganèse », affirme le ministre des Mines, du Pétrole, de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, Richard Onouviet. À l’horizon 2008, la production pourrait franchir le seuil de 7 millions de tonnes. À terme, le potentiel minier gabonais pourrait générer entre 300 millions et 400 millions de dollars par an.

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