Un mercenaire dans de sales draps

Publié le 15 mai 2007 Lecture : 1 minute.

A près trois ans passés dans le quartier de haute sécurité de la prison de Chikurubi, dans la banlieue d’Harare, le Britannique Simon Mann aurait dû être libéré le 11 mai. Arrêté à l’aéroport de la capitale zimbabwéenne après une tentative de putsch manquée contre le régime équatoguinéen, en mars 2004, il avait été condamné à quatre ans de détention, avant de bénéficier d’une remise de peine.
Problème : à Malabo, le procureur de la République demande depuis plusieurs mois son extradition. Or la juge zimbabwéenne Omega Mugumbate y a consenti le 9 mai, estimant que sa décision ne contrevient pas au droit international puisque « le requérant a assuré que la peine capitale ne serait pas demandée, que l’intéressé serait bien traité et pourrait désigner les avocats de son choix ». Me Jonathan Samkange, l’avocat de Mann, est résolu à faire appel. Il estime que son client a de sérieuses chances d’être traduit devant une cour martiale et lourdement condamné à l’issue d’un procès inéquitable.
Ancien officier des forces spéciales britanniques (SAS), Mann pourrait en effet connaître le même sort que l’un de ses complices, le Sud-Africain Nick du Toit, qui purge une peine de trente-quatre ans de prison au centre pénitentiaire de Black Beach, à Malabo. Accusées d’être incapables d’organiser un procès équitable, les autorités équatoguinéennes ont proposé à l’Union africaine de désigner un magistrat originaire d’un autre pays africain. Le président Teodoro Obiang Nguema a pour sa part déclaré que « la peine de mort ne peut s’appliquer chez nous que lorsqu’il y a eu exécution d’un crime, pas lorsque l’accusé en est resté au stade de l’intention. Ce qui est le cas dans l’affaire qui nous concerne. » En attendant de statuer, la justice zimbabwéenne a, le 10 mai, refusé la mise en liberté sous caution de l’ex-mercenaire.

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