Une usine contre les pénuries

Publié le 15 mai 2007 Lecture : 2 minutes.

Owendo, dans la périphérie de la capitale gabonaise. Un ensemble de constructions en matériaux préfabriqués abrite la première usine de production de médicaments génériques en Afrique centrale. Entièrement financée par l’État gabonais (3,2 milliards de F CFA, soit environ 4,8 millions d’euros), Sogafam produit des antirétroviraux (ARV), des antipaludéens et même des antalgiques à prix réduit.
Avec cette unité, les autorités veulent assurer la disponibilité des médicaments de base, éviter les ruptures de stock (surtout pour les ARV) et garantir des médicaments à des prix abordables non seulement pour le Gabon, mais aussi pour les autres pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Cet ensemble régional peuplé de 30 millions d’habitants et où le taux de prévalence du sida est de 10 % accueille l’idée avec enthousiasme. Le conseil des ministres de la Santé des six pays décide alors de faire de cette unité pharmaceutique le « pôle du médicament de la Cemac ». Fin 2004 commence la construction de l’usine, achevée en deux mois. Elle adopte la forme juridique d’une société d’État mixte belgo-gabonaise (à majorité gabonaise) qui sera privatisée dans le futur. Mais, pour l’heure, la Sogafam doit assurer une mission de service public avec des obligations de résultats. Aujourd’hui, une trentaine de personnes y travaillent, dont six pharmaciens, un ingénieur biochimiste et un biologiste. Les cadres ont suivi une « remise à niveau » à l’Université libre de Bruxelles (ULB) et à Dijon, en France. Une formation complétée par un stage de manipulation de matériel chez le partenaire belge Propharex (entré à 40 % dans le capital de Sogafam).
Inaugurée en février 2005, Sogafam n’a commencé à produire ses premiers médicaments qu’en novembre de la même année et la mise sur le marché des ARV n’a débuté qu’en avril 2006. Mais, selon le directeur général, le Dr Pierre-Claver Gouerangue, l’entreprise n’a pas encore atteint un niveau de fonctionnement optimal : le chiffre d’affaires n’a pas dépassé les 100 millions de F CFA. « Il faut compter de quatre à cinq ans pour décoller », plaide-t-il. Le laboratoire a déjà soumissionné à un appel d’offres lancé par le gouvernement du Congo. Et attend d’être sélectionné par le ministère de la Santé du Cameroun. Pour l’usine gabonaise, les débouchés sont réels. D’autant que les molécules estampillées Sogafam, telles que le célèbre antalgique paracétamol ou le cotrimoxazole – antibiotiques utilisés contre les infections opportunistes -, ont d’ores et déjà été autorisées à la vente.

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