[Édito] Ouattara, Bédié, Gbagbo, Affi, Soro… L’improbable (mais indispensable) dialogue

Alors que l’opposition conteste la victoire d’Alassane Ouattara et que la guerre des chefs reprend de plus belle, deux scénarios se profilent : le dialogue ou la poursuite du bras de fer.

Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, à l’issue de leur rencontre du 11 novembre 2020 à l’hôtel du Golf. © REUTERS/Luc Gnago

Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, à l’issue de leur rencontre du 11 novembre 2020 à l’hôtel du Golf. © REUTERS/Luc Gnago

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Publié le 12 novembre 2020 Lecture : 6 minutes.

Sur les bords de la lagune Ébrié, l’Histoire a une fâcheuse tendance à bégayer. Vingt-sept ans après la mort d’Houphouët, la Côte d’Ivoire semble revenue à la case départ. Aucun de ceux qui ont succédé au « Vieux » ne sera parvenu au pouvoir de manière indiscutable : scrutins contestés, exclusion des uns ou des autres, faibles taux de participation, violences postélectorales… Il en a été ainsi lors de la présidentielle de 2020 comme lors des scrutins de 1995, 2000 et 2010.

Si le Conseil constitutionnel a validé, ce 9 novembre, la réélection d’Alassane Ouattara (avec 94,27 % des suffrages et un taux de participation de 53,9 %), la majeure partie de l’opposition continue de lui contester sa victoire et la légalité même de sa candidature à un troisième mandat.

Bédié placé en résidence surveillée

Non seulement cette opposition a appelé à la désobéissance civile et à un boycott actif du scrutin, mais elle a tout mis en œuvre pour en empêcher la tenue, provoquant parfois violences et affrontements (85 morts depuis le début du processus). Le 2 novembre, elle a franchi un cap en annonçant la création d’un Conseil national de transition (CNT), censé pallier la vacance supposée du pouvoir. Président de ce CNT : Henri Konan Bédié. Porte-parole : Pascal Affi N’Guessan.

Le gouvernement a répliqué en arrêtant les principaux leaders, à l’exception notable du « sphinx de Daoukro », placé en résidence surveillée (mesure qui a été levée depuis). Motif invoqué par Richard Adou, le procureur de la République : « Faits d’actes de terrorisme, d’attentat et complot contre l’autorité de l’État, de meurtre, de vol en réunion avec violences, de destruction volontaire de biens, d’incendie et destruction de véhicules, d’organisation et de participation à un mouvement insurrectionnel. » L’épreuve de force, à son acmé, suscite l’inquiétude des Ivoiriens comme celle des partenaires du pays. Les mânes de la crise post-électorale de 2010-2011 (plus de 3 000 morts) hantent toujours les esprits.

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