Sarkozy et nous

Publié le 15 mai 2007 Lecture : 2 minutes.

« Ceux qui réussissent sont ceux qui le veulent plus que les autres. Et moi, j’en ai plus envie que les autres. » Pour gagner, Nicolas Sarkozy a donc travaillé plus que les autres. Son accession au sommet de l’État consacre le parcours, entamé à la fin des années 1970, d’un véritable animal politique. Pour la droite française, désormais décomplexée et rassemblée autour d’un seul chef, une nouvelle ère commence. C’est la fin des luttes intestines pour le pouvoir. Une « refondation » dont la gauche pourrait – devrait ? – s’inspirer.
Rarement élection présidentielle aura suscité un tel engouement. La personnalité des deux principaux candidats y est pour beaucoup. L’un et l’autre sont des « quinquas » dynamiques élevés dans un pays qui n’a plus grand-chose à voir avec celui de leurs prédécesseurs. Ce sont des enfants de la télé, de la pub et du marketing. Chacun à sa manière, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal ont promis le changement à des Français déboussolés par un avenir qu’on leur prédit effrayant : chômage, délocalisations, réchauffement climatique, insécurité, choc des civilisations, mondialisation sauvage Le premier a su se montrer le plus rassurant, le plus apte à les protéger.
Cette élection a par ailleurs passionné le monde entier, qui a suivi avec attention les péripéties de la bataille. Les ingrédients de ce succès planétaire ? Un casting original – avec la présence d’une femme -, la personnalité des candidats et de leurs conjoints respectifs, mais aussi, et peut-être surtout, cet étrange décalage entre les angoisses des Français et l’image de leur pays à l’extérieur, souvent perçu comme prospère, doté du meilleur système de santé au monde et de protections sociales généreuses L’Afrique n’a pas échappé à cette « présidentiellemania ». Parce que la page Jacques Chirac est inexorablement tournée. Parce que la France reste la France : un pays tout à la fois aimé et détesté, porté aux nues et voué aux gémonies. Parce qu’on rêve toujours d’y vivre, d’y étudier ou d’y travailler. Peut-être aussi parce que les débats hexagonaux ont semblé plus intéressants que ceux auxquels les Africains sont habitués
Que faut-il attendre de Nicolas Sarkozy au cours des cinq ans à venir ? Qu’est-ce que son élection va changer pour la France, mais aussi pour l’Afrique et le monde arabe ? Cet « Événement » de 18 pages se propose, entre autres, de répondre à ces questions. Bonne lecture à tous. Et n’hésitez pas à nous faire part de vos réactions, que nous publierons dans un prochain numéro.

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