Passage de témoin sous les platanes

Publié le 15 mai 2007 Lecture : 2 minutes.

Le chef de l’État sortant et son successeur fraîchement élu Le septuagénaire usé par deux mandats à l’Élysée et le « quinqua » bronzé après trois jours de « retraite » sur un yacht en Méditerranée Le chantre du « devoir de mémoire » et le pourfendeur de la repentance Sous les platanes du jardin du Luxembourg, à Paris, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ont commémoré de concert l’abolition de l’esclavage, le 10 mai. C’était l’avant-dernière apparition officielle du premier (avant la finale de la coupe de France de foot, le 12 mai). Et la première du second. Une sculpture représentant des chaînes brisées a été inaugurée. Mais la manifestation a surtout permis de scruter l’attitude des deux hommes. Et de recenser les collaborateurs admis à les accompagner.
Plusieurs fidèles – de François Baroin, le ministre de l’Intérieur, à Brigitte Girardin, la ministre déléguée à la Coopération se tenaient aux côtés du président, tandis que Claude, sa fille et conseillère en communication, déambulait entre les arbres. Dominique de Villepin, le chef du gouvernement, et François Fillon, son très probable successeur, étaient en revanche aux abonnés absents. Chez les sarkozistes, on notait la présence du député Pierre Lellouche et de Rama Yade, la secrétaire nationale de l’UMP chargée de la francophonie. Le footballeur Lilian Thuram, qui n’a pas ménagé Sarkozy pour son utilisation électoraliste du thème de l’insécurité, le chanteur camerounais Manu Dibango, l’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé et la députée guyanaise Christiane Taubira, qui fut à l’origine de la loi du 10 mai 2001 faisant de l’esclavage un crime contre l’humanité, étaient également de la partie.
C’est Chirac qui, l’an dernier, a été l’initiateur de la manifestation. En honorant les victimes de cette « tragédie », de cette « blessure » que fut, selon ses propres termes, l’esclavage, le père du musée des « Arts premiers », quai Branly, était dans son rôle de président « humaniste » – son préféré. À ses côtés, Sarkozy a été contraint de s’associer à un acte de « repentance », ce qui n’a pas dû lui arriver souvent ! Les deux hommes n’en ont pas moins échangé quelques sourires, avant de repartir ensemble au bout de trente minutes. Direction : l’Élysée.

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